Info édition : Contient The Umbrella Academy: Dallas (2008) #1-6 et une histoire de 8 planches ("Anywhere but Here") parue initialement dans MySpace Dark Horse Presents (2007) #12.
Noté "Première édition".
Résumé: Quelques semaines après l'Apocalypse avortée, provoquée par l'un des leurs, et la mort de leur mentor bien-aimé Pogo, le moral du groupe est au plus bas. Chaque membre sombre dans une routine dépressive lorsqu'une nouvelle catastrophe menace d'altérer l'histoire et de détruire la planète. Le problème est que ni Spaceboy, Rumeur, Séance, 5 ou encore Kraken ne semblent vraiment concernés...
L
'Umbrella Academy a éclaté. Une fois le monde sauvé de la destruction, ses membres sont tombés dans une catalepsie végétative. Complètement désarçonnés par la mort de Pogo, leur mentor, Spaceboy, Rumeur, Séance et les autres se laissent aller à la dépression. Mais la Terre est de nouveau menacée. Qui va pouvoir sauver l'humanité, si les héros sont démissionnaires ?
Vous avez dit brouillon ? Comme c'est brouillon ! C'est l'impression qui ressort de la difficile lecture de ce second volet des aventures de la famille de simples numéros extraordinaires. Difficile car décousue. Les allers-retours temporels indispensables pour la construction de l'intrigue, associés à un récit chaotique ne plaident pas pour une bonne lisibilité. Le projet est pourtant alléchant, avec des héros torturés à souhait et une discordance importante entre eux qui offrent une cacophonie rafraîchissante. Loin des standards des supers pouvoirs empaquetés en collant moulant, Umbrella Academy lorgne plus du côté des "indépendants", Hellboy en tête. Bien que la trame soit assez classique, avec une équipe constituée d'entités disparates et tourmentées qui doit œuvrer pour la salut de l'humanité, la série est néanmoins prometteuse grâce à son gros potentiel d'originalité. Tout le challenge est de ne pas tomber dans la facilité ou l'éparpillement. Or, à l'image de la couverture et du fusil trop grand pour les mains d'un gamin, le projet semble échapper à ses auteurs de par son envergure ou son succès fulgurant. Intriguant à souhait au risque de rester incompréhensible, peut-être synonyme d'une trop grande gourmandise ou d'une absence de vision à long terme. Les personnages peuvent encore être développés en creusant les aspects les plus sombres et en les opposant à leur côté boy-scout. Graphiquement, Gabriel Bà devrait tenter de se démarquer un peu plus de ses maîtres (Mignola, O’Neil) en finalisant un style déjà bien marqué et séduisant.
Pour apprécier cet album, il ne faut pas hésiter, c'est même indispensable, à prendre son temps et multiplier les lectures. Le plaisir est à ce prix, c'est d'ailleurs souvent une marque de qualité. L'œuvre de Way et Bà est riche de beaux atours : la critique de la société avec une lobotomie télévisuelle, entre autre, et des paradoxes temporels associés à l'uchronie qui offrent de belles surprises.
La fougue de la jeunesse et le doute des débuts prometteurs devront se mesurer à une maturité naissante. L'essai demande à être transformé mais l'essentiel est là. A suivre…