L
e train rentre en gare pour ce deuxième volume de la série Traffic. Pour accélérer le rythme de parution, cela devient une habitude chez les éditeurs, ces albums indépendants sont réalisés par cinq équipes d’auteurs différentes. Après Alexis Robin et Malo Kerfriden pour Contre la montre et, avant le retour attendu de Patrick Cothias pour le tome 3, c’est au tour de Damien Marie et Michel Espinosa de prendre les commandes du convoi.
Même à Echelle, une mystérieuse et puissante organisation supra-nationale contrôlant les faisceaux d’informations de la planète, il arrive d’avoir des problèmes. Bogdan, un ancien « employé », c’est mis en tête de mettre des bâtons dans les roues de ce nouveau Cassandre des temps modernes. C’est à Paskal, un ancien collègue du malfaisant, qu’incombe la tâche de remonter la piste et « d’effacer » les traces.
Thriller ultra-classique, Echelle, ne déroutera pas les habitués du genre. Poursuite, haute tension et explosions en tout genre sont au rendez-vous. L’intrigue en elle-même n’est guère originale, Damien Marie réussit néanmoins à embarquer le lecteur grâce au rythme soutenu qu’il a imprimé à son récit. Paskal est parfait dans son rôle de baroudeur aux réflexes aiguisés qui déjoue avec aisance les pièges semés par Bogdan. Le scénario, comme il se doit pour une locomotive, est bien huilé et, fonce, sans surprise, vers sa destination finale. Le côté SNCF, partenaire commercial privilégié de la série, est bien présent, mais seulement comme élément déclencheur et finit par devenir presque qu’anecdotique au fil des pages. Plus pièce rapportée qu’élément clef, les différents faits sur la gestion du réseau ferré apporte néanmoins un verni réaliste original.
Aux pinceaux, Michel Espinosa est sur la même longueur d'onde que son scénariste : de l’action et du punch. La mise en scène télévisuelle faite de cadrages serrés est efficace. Le dessinateur arrive aussi bien à dépeindre les scènes tranquilles de la vie de tous les jours que les incidents violents et sanglants. Même si quelques pages supplémentaires n’auraient pas été superflues (la transition franco-albanaise est particulièrement brusque), il réussit à maintenir une très bonne cohésion à l’ensemble de l’album.
Comme il y a de bons films d’action, il y a également de bonnes BD d’action : Echelle en est une. À lire avec un bol de popcorn à portée de la main.