Résumé: Dans un Japon en proie à l’allégresse de la floraison des cerisiers (Sakura), la jeune Ryoko voit débarquer dans son lycée Doku, un garçon étrange dont la beauté et les yeux bleus inhabituels attirent l’attention de toutes ses camarades. Petit à petit, et grâce à Zobo, un pantin de bois qui commence à éprouver des sentiments très humains, une grande passion naît entre les deux adolescents. Mais un jour, Doku est blessé dans une bagarre et disparaît. Ryoko, brisée par le chagrin part à sa recherche…
E
n glissant une branche de cerisiers en fleur dans l'orifice en forme de coeur de Zobo, un pantin de bois, Ryoko ne se doute pas que le jouet inerte va prendre vie et s’ouvrir aux émotions humaines. Ayant fui la vaste demeure de Doku, le lycéen aux yeux bleus qui l'a acheté, Zobo arrive chez la jeune fille qui se lie bientôt d’amitié avec lui. Rapidement, il découvre la solitude de Ryoko, en butte aux nombreuses brimades de ses camarades, et fait tout pour la rendre heureuse. Hélas, le pantin est impuissant à l’aider lorsqu’elle se fait agresser par un clochard et ne doit la vie sauve qu’à l’intervention de Doku. Les deux adolescents s’avouent leurs sentiments réciproques devant un Zobo chagriné de ne plus être l'unique aimé. Pourtant, lorsque le garçon disparaît soudain, il accompagne son amie dans sa quête.
Dans un style assez différent et moins déluré que My street et Diu Diu, Nie Jun propose dans Zobo et les fleurs de la vie, une romance empreinte d’une douce mélancolie. Il y met en scène un triangle amoureux qui se cherche longtemps avant de se trouver et dans lequel le Pinocchio chinois fait office de petit ami idéal, toujours présent au bon moment, s’investissant et donnant sans rien attendre en retour. Forcément, son amour pour la jolie Ryoko est voué à rester platonique, mais qu’à cela ne tienne, l’idylle entre la jeune fille et Doku est, elle, conçue comme éternelle après avoir surmonté bien des obstacles. Le récit, sucré à souhait, regorge donc de bons sentiments, évite de justesse le trop-plein, et frise par moment la caricature du genre. Car aussi bien les tribulations de Ryoko que le comportement de son bien-aimé paraissent convenus et tout droit sorti d’une sit-com mielleuse et même leur relation – qui commence mal, Doku se liant aux bourreaux de la lycéenne - rappelle d’autres jeux de chassé-croisé semés d'embûches un brin artificielles. C’est donc surtout le graphisme de Nie Jun qui porte cet album et accroche le regard du lecteur. Son trait fin et fluide, allié à la mise en couleurs aquarellées, confère un charme poétique et mignard à l’ensemble, les personnages, aux émotions à fleur de peau, évoluant dans une gracieuse ronde de pétales de cerisiers.
Romantique et lyrique, Zobo et les fleurs de la vie se révèle tout en délicatesse et échappe de peu au trop plein de mièvrerie. Les amateurs de bluette y trouveront leur compte, les autres y jetteront un coup d’œil pour le dessin.
Les avis
Erik67
Le 05/09/2020 à 12:01:26
C'est le printemps. Nous sommes au Japon et plus précisément à Kyoto. Les cerisiers sont en fleurs. C'est une véritable institution au pays du soleil levant. En effet, la tradition de l'o-hamami consiste à aller en famille ou entre amis admirer les cerisiers en fleurs.
C'est dans ce contexte qu'une jeune fille va se laisser séduire par le regard d'un pantin en bois. Elle va déposer dans son coeur une branche de cerisier. Le miracle va se produire puisque le pantin va découvrir la vie. Cependant, il sera acheté par un jeune garçon riche et mystérieux mais qui lui porte finalement peu d'intérêt.
Le coeur de cette jeune fille va se balancer au rythme des saisons. Cependant, le pantin va découvrir l'amour ainsi que la désillusion. Que se passera-t-il quand celle qui lui a donné la vie va éprouver des sentiments pour un autre ? On dit que la fleur de cerisier est le symbole du caractère éphémère des bonheurs du monde.
Ce conte mérite d'être lu. C'est empli de douceur avec un dessin coloré à l'aquarelle. On se souviendra longtemps de ce petit pantin. Ce conte est d'une incroyable sensibilité et nous livre beaucoup de messages au-delà de toutes les métaphores. A nous d'être réceptif !