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lbert n’est pas surnommé Einstein pour rien. C’est l’inventeur de la bande et ses créations font tout le temps mouche ou presque. Là, il est s’est plongé à corps perdu dans la robotique. Par contre, il est tellement concentré sur son nouveau projet qu’il ne sort plus de sa chambre. Ça devient même inquiétant et ses amis se demandent s’ils ne devraient pas insister un peu plus afin de l’attirer au square. Mais, bon, il a promis quelque chose d’extraordinaire pour bientôt…
Apparu au début des années deux mille au sein des publications Bayard/Milan, Einstein et les robots marque la troisième itération des aventures de Zélie et compagnie, désormais édité chez Des ronds dans l’O. Version moderne des histoires «Bibliothèque rose», cette série pleine d’esprit et de vivacité raconte les péripéties amusantes d’Albert, Agathe, Noël et Zélie. Chaque membre de ce clan de quartier possède sa personnalité propre et apporte sa pièce à des récits urbains faisant la part belle à diverses problématiques (environnement et confiance en soi sont particulièrement mis de l’avant dans cet album). Humour bon enfant, personnages contrastés et intrigues faciles à suivre, Corbeyran ne réinvente pas la roue et arrive à assez bien balancer le côté éducatif avec le divertissement pur. Le seul vrai défaut vient peut-être du format «histoires courtes» qui force souvent le scénariste à boucler un peu trop rapidement ou sèchement ses petites fables.
Pour David De Thuin, les péripéties de Zélie et ses camarades est une sorte de balise qui l’accompagne depuis le début de sa carrière. Quelque part entre Lewis Trondheim, le Roba de La Ribambelle, voire Raymond Macherot, son trait possède ce haut niveau de sympathie qui le rend agréable à la lecture. De plus, plutôt que de simplifier ses planches dans un but de clarté, le dessinateur a préféré garder énormément de détails en jouant sur la mise en scène pour maintenir toute la lisibilité nécessaire à la narration. Résultat, les illustrations sont foisonnantes sans être étouffantes et le rythme excellent. En résumé, tout ce qu’il faut pour capter l’attention.
Classique sur le fond, mais actuel dans son contenu et son ton, Einstein et les robots devrait séduire tous les lecteurs curieux dès huit ans.