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bluville est le théâtre d’une vague de cambriolages spectaculaires. En effet, le malfaiteur entre par effraction dans des boutiques de bricolage en défonçant littéralement les murs ! Le commissaire décide de charger Playmo et Tistouille de l’enquête, au grand désarroi de Jubbeï, persuadé d’être le seul à pouvoir résoudre cette affaire. Las, le commissaire en a assez des plaintes à l’encontre du tandem Jubbeï/Omar, et il leur confie une mission de troisième ordre : remettre deux jeunes graines de voyous dans le droit chemin. Pour ce faire, Jubbeï décide de retourner dans le dojo familial pour les y soumettre à l’entraînement spécial qui a fait de lui un combattant exceptionnel… Et ce qui était une mission de pacotille prend rapidement une ampleur démesurée !
Bill et Gobi reviennent à la charge, et délaissent pour la première fois les gags courts au profit d‘un long récit à suivre. Les lecteurs qui n’ont jamais ouvert un Zblu Cops reconnaîtront probablement la patte de deux des co-auteurs de Lucha Libre, la saga déjantée publiée aux Humanoïdes Associés.
Les personnes ayant déjà apprécié les deux premiers volumes vont ici profiter d’un format plus généreux, qui offre aux auteurs la possibilité de multiplier les situations délirantes tout en construisant une intrigue étoffée. Il ne faut cependant pas s’attendre à lire une BD sérieuse pour autant : la dérision est partout, avec ces policiers Zbluvillois. Il est agréable de lire une série d’humour pour la jeunesse, qui ne prenne pas ses lecteurs pour des oies blanches. Les vannes sont régulièrement déglinguées, alternant absurde, mauvais jeux de mots et pures crétineries d’adolescents, au point que le lectorat potentiel s’en trouve démultiplié. Car l’aventure est régulièrement mise entre parenthèses pour offrir de pures plages de bonne humeur, avec les deux loubards très « wesh wesh », confrontés au sens de l’honneur inébranlable de Jubbeï et sa famille. Et Omar se présente ici sous un jour légèrement moins magouilleur, et tombe rapidement sous le charme d’Akemi, la superbe sœur shinobi de son samouraï de coéquipier. Bref, Glénat démontre encore une fois les qualités de sa collection Tchô.
Le graphisme reste égal à lui-même. Très typé manga, il est immédiatement reconnaissable. Les planches sont colorées, lisibles tout en restant souvent chargées d’informations, et les mimiques des personnages ajoutent un vrai cachet aux délires des auteurs. Un point supplémentaire au design impeccable des héros, qui restent identifiables en toute circonstance, que ce soit en SD (self deformed, quand les personnages deviennent des nabots à la tête gigantesque et caricaturale) ou perdus au milieu d’un décor gigantesque.
Zblu Cops continue sur sa lancée, en fouillant le concept plus avant. Exit les « simples » gags, le lecteur profite désormais d’une histoire à suivre, même sommaire.