A
l’instar des deux inspecteurs chargés d’enquêter sur les mystérieuses agressions d’enfants, Hyeon-yeong poursuit ses recherches sur le passé de son collègue déguisé en Z le chat justicier. Après une visite à sa mère, la jeune femme cerne mieux la personnalité de cet homme enfermé dans un monde imaginaire qui entend imposer la pureté absolue. Les éléments qu’elle a trouvés ont aussi mis la puce à l’oreille des flics qui, contrairement à elle, voient en ce Z le suspect idéal. Leurs soupçons sont confirmés par son comportement agressif envers son employeur, Jon Song-Phil. Mais le coupable est-il bien celui qu’on croit ?
Ce deuxième tome de Z, le chat donne le mot de l’intrigue autour de l’énigmatique l’homme qui se costume en un vieil héros de dessin animé. Les investigations conduisent la police comme l’héroïne à pénétrer son passé. Double personnalité, soif de justice et dégoût de soi sont au programme. Malaise et mal-être nés du traumatisme subi par Lee Phil-Yeon, refus de reconnaître son désir et sa sexualité sont décrits par l’auteur sans aménité ni faux-semblant. Il expose les faits et laisse au lecteur le soin de juger du personnage à la lumière de ses actes. Par ailleurs, l’action prend la forme d'un bras de fer entre le jeune homme et son patron. Comme dans le tome précédent, les délires du soi-disant Z empiètent sur la réalité mais sont moins nombreux et prennent tout leur sens, maintenant qu’on en sait plus sur l’individu. Ces scènes entre Lee Phil-Yeon et Jon Song-Phil donnent lieu à une puissante escalade de la violence qui atteint son sommet quelques pages avant la fin. Une conclusion pour le moins étonnante conduit à regarder l’ensemble de l’histoire d’un œil neuf, alors même que le voile est levé. De facture correcte, le dessin de Byun Ki-hyun s’applique surtout à rendre l’expression des visages avec autant d’intensité que possible. Les couleurs assez ternes glissent vers le grisé lorsque le récit remonte le temps et s’éclairent finalement à l'issue de l'album.
Toujours un peu difficile à apprécier, ce deuxième tome de Z le chat s’avère plus convaincant que le précédent, la surprise finale jouant beaucoup.