Info édition : Noté "N0001" ° Avec jaquette illustrée
Résumé: Dans le temps, à la télé, Z Le Chat combattait l'infâme P, qui avait juré de priver tous les enfants de leur voix. Mais aujourd'hui, qui est cet homme étrange, gardien de nuit d'un parc d'attractions, qui ne retire jamais le costume usé de ce héros oublié ? Hyeon-yeong, jeune saisonnière qui débute dans ce parc, va petit à petit apprendre à connaître cet étrange personnage qui vit dans un monde bien éloigné de la réalité. Mais lorsque des enfants, attaqués au milieu des manèges, restent inexplicablement muets et incapables de décrire leur agresseur, la police se lance dans une enquête où le réel et l'imaginaire semblent intimement liés...
A
u parc d’attractions où elle vient d’être embauchée, l’attention de Hyeon-yeong est attirée par un drôle de bonhomme en costume de félin. Il s’agit du gardien de nuit qui porte continuellement la panoplie d’un vieux héros de dessin animé, Z le chat, adversaire de P, l’infâme voleur de voix d’enfants. Très rapidement la jeune fille s’aperçoit que l’homme ne quitte pas son déguisement et vit totalement immergé dans l’univers du matou justicier. Mais lorsque des enfants sont retrouvés en larmes et muets, la coïncidence s’avère très troublante entre ce monde onirique et les agressions.
Après Lotto Blues, un nouveau titre de Byun Ki-hyun vient étoffer le catalogue de la collection Hanguk chez Casterman. Z le chat met en scène deux êtres qui ne trouvent pas leur place dans la société ou, du moins, qui ne cadrent pas avec leur environnement. Z. vit dans une dimension différente, en dehors de l’espace et du temps, où seuls comptent le super héros qu’il pense incarner et l’univers de celui-ci. Hyeon-yeong est pour sa part en décalage avec les autres et suit son compagnon dans ses délires tout en conservant un certain sens des réalités. L’association des deux et les fréquentes incursions dans leurs délires psychotiques - ou dans ceux de Z en tous cas - provoquent une certaine impression d’égarement et un malaise chez le lecteur. Jouant sur ce passage du rêve éveillé au réel, le récit peine cependant à captiver tant les divagations gagnent en confusion. Par ailleurs, l’évolution de l’enquête, menée parallèlement pour découvrir qui a agressé les enfants, est si lente que l’ennui menace de s’installer. Restent un environnement rendant bien la vacuité de l’individualisme qui prévaut dans notre société ainsi qu’une peinture sans aménité des pratiques de certains patrons. Doté d’un trait épais et de couleurs assez ternes, le dessin de Byun Ki-hyun s’attache surtout à transmettre les expressions des visages, parfois caricaturales.
Il est un peu difficile de pénétrer vraiment dans ce premier tome de Z le chat et d’en apprécier pleinement le propos. Suite et fin dans le second volume.