Info édition : Noté "Première édition". Cahier graphique de 6 pages en fin d'album. Format 203 x 268 mm.
Résumé: Affaiblis et usés par leurs précédents combats, Hiro et ses Yojimbots sont en mauvaise posture. Isolés et acculés par Topu et surtout par le redoutable Kozuki, transformé en cyborg léthal, Hiro et sa troupe cherchent un moyen de quitter l'île. Pris au piège dans une zone portuaire, attaqués par Kozuki et son armada, Hiro et les Yojimbots livrent une défense désespérée. Mais le jeune garçon est gravement blessé et laissé pour mort alors que la zone s'apprête à exploser...
A
près le terrible combat mené dans le tome précédent, Stéphanie Kotaï prend un risque insensé pour sauver son fils dont la vie est en danger : se rendre dans le tunnel auprès de Topu et de Kozuki. Ce dernier jubile de sa victoire, mais la présidente pense utiliser l'héritière de la famille Kotaï autrement. Pendant ce temps, Sheru poursuit sa quête pour remplacer la main de Hiro...
Avec Neige d’acier, le récit prend une tournure encore plus dramatique. La thématique du choix et de ses conséquences traverse l'album. Chaque protagoniste doit faire face à des questionnements et être prêt à payer le prix d'actes du passé. La mise en parallèle des destins du yojimbot Sheru et de l'héroïne est très intéressante. Ainsi, la conscience de ces deux personnages bénéficie d'un savant jeu de miroir inversé. En effet, la femme accepte de perdre sa liberté et donc de se déshumaniser en partie, alors que le robot, lui, bien que cherchant dans le catalogue ses données, développe une âme dans son envie de venir en aide à Hiro. Son périple est semé d'embûches car la présidente souhaite récupérer son bloc mémoire afin d'effacer toute trace de l'évasion de la famille Kotaï. Elle demande alors à l'équipe du professeur KA de lâcher une nouvelle génération de robots-guerriers. Les affrontements sont nombreux et palpitants et ils permettent à Shiro de progresser, ainsi que de faire de nouvelles rencontres tout en revenant sur des évènements ayant eu lieu dans les albums précédents. L'intrigue est menée à un rythme très élevé, si bien que les duels font figure de moments de pauses, comme dans le cinéma classique japonais, la plus évidente des nombreuses sources d'inspiration de l'auteur.
Sylvain Repos offre aux lecteurs des dessins et des planches magnifiques. Ses choix de composition proposent des angles et des prises de vue originaux. Ses doubles planches fusionnent iconographie des jeux vidéos (tels les Samurai shodown) et références iconiques du manga historique (le célèbre Lone wolf and cub bien entendu. Le tout bénéfice d'un choix de colorisation qui emprunte à la fois aux comics et à la bande dessinée franco-belge. Cette hybridation aboutie des genres, fonctionne à merveille et fonde le succès du titre depuis ses débuts.
Rédemption, dilemme, trahison et combat sont les maîtres-mots de Yojimbot : Neige d'acier. Avec ce tome, la série monte en tension dramatique pour le plus grand bonheur des lecteurs.
Les avis
BudGuy
Le 08/07/2023 à 10:31:09
Troisième volet des aventures du Yojimbot et d'Hiro (ce dernier étant dans une très mauvaise position). Le scénario continue de nous tenir en haleine, apporte encore des révélations/rebondissements et encore un beau 'cliffhanger' à la toute fin.
Sylvain Repos aime le Japon et cela se ressent à chaque planche voire à chaque case. Les détails fourmillent et cet amour transpire à chaque page avec des références à foison (Westworld, Akira, les films de Kurosawa, Jinroh…) et un beau sens du découpage dans les scènes de combat et il y en a. Pour une première œuvre, il a mis la barre très haute et c'est (toujours) un plaisir de tous les instants.
Je salue enfin la capacité de l'auteur à maintenir l'intérêt lors des dialogues entre robots surtout en terme de compréhension (ils ne sont pas très bavards dans l'ensemble) via le dessin et le découpage.
Vivement la suite et fin !