Résumé: Années 1930 en France. Yana, une petite fille, perd son père policier lors d'une affaire mystérieuse. Voulant élucider sa mort, elle disparaît elle aussi, accidentellement, et bascule dans un monde fantastique où les lutins côtoient les loups-garous.
Elle y apprend l'existence d'une légendaire clé capable d'ouvrir le passage entre le monde des morts et celui des vivants.
R
ien n'est épargné à la petite Yana. Après sa mère quelques mois auparavant, c'est son père qui disparaît tragiquement aujourd'hui. Décidée à mener à bien l'enquête paternelle, la fillette rôde autour du cimetière lorsqu'elle est frappée par la foudre. Quand elle reprend conscience, elle ne se doute pas une seconde de ce que lui réserve le monde dans lequel elle a mis les pieds...
Nouvelle série estampillée jeunesse, Yana et le tombeau de la pierre de lune est l'œuvre d'Éric Le Pape (scénario) et Silvio Speca (dessins et couleurs). Une histoire fantastique sur fond de disparition mystérieuse et de légendes. L'héroïne, intrépide, courageuse et sympathique, va tout mettre en œuvre pour retrouver la trace de son défunt papa et essayer de retrouver sa place parmi les vivants. Pour lui compliquer la tâche, le scénariste du Parfum de Victoire convoque tous les éléments classiques ou presque des récits qui donnent des frissons : vampire, momie, trolls et autre lutins. Concernant les amis de Yana, la liste est longue aussi, entre un crâne, un Indien, une petite Chinoise, un épouvantail, etc., le casting ressemble à un défilé de toutes les figures de la littérature jeunesse. Trop peut-être. Si l'histoire se suit sans déplaisir, la très grande variété des protagonistes empêche de leur accorder l'importance qu'ils méritent et donne à l'ensemble un côté un peu too much.
Dans un style totalement différent de la série Alex & Ani, Silvio Speca leur confère du corps et ce qu'il faut de flippant, d'inquiétant. La mise en page est réussie, mais là encore, à trop vouloir en mettre, l'impression de dispersion et le manque de profondeur ressortent. Quelques ellipses nuisent à la fluidité et malgré une pagination conséquente, la lecture se termine en laissant la sensation que certains éléments auraient pu être davantage développés. Cela en est d'autant plus frustrant que les planches sont dotées de belles ambiances et d'un graphisme qui sort du lot.
Gentille aventure, dans l'air du temps fantastique, Yana et le tombeau de pierre de Lune possède les défauts de ses qualités. Une générosité qui témoigne d'une réelle envie de raconter plein de choses mais aussi d'un excès d'un peu de tout. Il est à espérer que les auteurs sauront faire preuve de moins de fougue pour donner à leur nouvelle héroïne la place de convaincre pleinement. Elle en a le potentiel.