Résumé: 1932, l'Aéropostale s'éteint doucement. Au Vénézuela comme ailleurs, les lignes ferment les unes après les autres, malgré l'audace des derniers pilotes… Eddie, l'Américain, et André, le visage balafré, écument les bars, se racontent leurs pays et leurs compagnons disparus: deux têtes brûlées, deux amis. Voler ? la seule chose qu'ils savent faire et, sans doute, leur dernière raison de vivre. Que faire alors lorsque qu'une ethnologue distinguée puis deux jumeaux taciturnes, recherchent les services d'un aviateur ? Décoller encore une fois, toiser les frondaisons, survoler les fleuves verts; et entendre le nom d'une terre magique, perdue au plus profond de la jungle, que les Indiens nomment Xibalba. Porté par une ligne claire moderne et incarnée, modulé par une bichromie éclatante, ce grand récit parle d'amitié et du souvenir des êtres chers. Nourri par Chaland autant qu'Howard Hawks, Simon Roussin confirme livre après livre son immense talent de conteur; il s'enfonce ici dans la psyché de ses personnages pour en faire flamboyer le drame intime et nous emporte avec brio dans une étrange et étourdissante aventure.
Je devrai sans doute être plus enthousiaste au sortir de cette lecture mais le cœur n'y est pas vraiment. Je me suis un peu ennuyé par rapport à ce récit des premiers aviateurs qui parcouraient le continent sud-américain avant la faillite de la société gérant l'aéropostale.
Il est clair que l'espérance de vie de ces pilotes étaient assez limitée à cause de la dangerosité de ce métier d'explorateur.
Le graphisme renvoie directement à la ligne claire façon album de Tintin (je pense à l'oreille cassée). Il est vrai que certaines planches sont assez bien détaillés pour nous offrir la richesse de ces paysages de ruines mayas au milieu de la jungle. Pour autant, la bichromie limite singulièrement la palette de couleurs. Je reproche également un petit côté figé qui colle bien avec une multitudes de vignettes contemplatives.
Je n'ai pas été touché plus que cela par ce récit de fantômes sur fond de croyances ancestrales émanant des indiens. Beaucoup de lecteurs crient au chef d’œuvre et je me démarque un peu par rapport à ce légitime consensus. Je n'ai pas ressenti toute cette intensité mais je reconnais que cela peut plaire si on aime ce style de dessin et de scénario à l'ancienne. L'ambiance exotique est en tous les cas assez bien retranscrite.