Résumé: Sur l'îlot d'Alcatraz, le général Carrington est en très mauvaise posture. Retenu par les activistes amérindiens Red Warriors, il est soumis à l'épreuve rituelle de l'Okipa : le corps maintenu en l'air par des crochets plantés dans la peau, jusqu'à ce que la chair rompe. Cette « danse du soleil » prendra fin quand le président Dixon acceptera de recevoir les Warriors et d'écouter leurs revendications. Jones et Lakota, encore jeunes élèves de l'école de pilotes, décident de prendre les choses en main pour libérer le général. Deux explosions au Semtex et quelques fléchettes soporifiques plus tard, et voilà la mission accomplie : Jones, Lakota et Carrington sont juchés sur un réservoir et attendent l'hélicoptère. Mais soudain, aux jumelles, Jones reconnaît soudain Marcus, son grand frère, son protecteur quand elle était enfant dans le ghetto de Chicago... Marcus avec ces activistes ?! À partir de là, tout déraille : les Warriors les repèrent et dynamitent le réservoir, Carrington hélitreuillé, Lakota touchée par une balle, Jones de retour sur l'îlot... Les grandes décisions, cependant, ne se prennent pas toujours sur le terrain : elles se jouent parfois dans des bureaux comme celui de l'hôtel de ville de San Francisco, où l'on débat de la tactique à adopter, et parfois aussi dans des ruelles sombres où se nouent d'autres enjeux terroristes, encore plus graves...
Avec ce dernier tome de XIII Trilogy, Yann réussit le tour de force de combler les fans de la série culte en dévoilant le passé de Jones tout en créant une explosive trilogie d'action qui peut être lue par les néophytes. Péripéties en cascade et réflexion sur la société américaine, le tout mis en images et en couleurs par les très talentueux Olivier Taduc et Bruno Tatti !
L
es Red Warriors ne lâchent rien et l’occupation d’Alcatraz continue. La situation a même empiré après l’échec dramatique de la tentative de débarquement des SPADS. Tombé aux mains des activistes, le général Carrington en personne est torturé. La partie n’est pas perdue pour autant. Des dissensions existent chez les rebelles et Jones, qui a réussi à se glisser sur l’île, est prête à tout afin de sauver son tuteur/mentor, ainsi que Marcus, son frère. Sans compter que sur le continent, l’état major de l’US Army et la maire de San Francisco ont décidé de sortir les gros moyens afin de ramener la paix.
La danse du soleil clôture le triptyque consacré à Jones, la meilleure moitié de XIII. Un final 100 % action et pathos, avec ce qu’il faut de sang et de larmes. Yann ne fait pas dans le détail et traite son sujet d’une main ferme, sans ambivalence et d’une manière peut-être trop réductrice. À sa décharge, le personnage de Jones est déjà totalement construit. Lui ajouter une ou plusieurs couches psychologiques n’est pas une tâche aisée sans faire mentir ou affaiblir le canon «treizien» existant. À la place, le scénariste en profite pour martyriser Carrington (c’est bon, c’est un dur de dur, il a le cuir solide) et développer quelques protagonistes secondaires n’ayant pas d’emprise sur le reste de la saga. Il en ressort un album solidement boulonné, gonflé à l’adrénaline et aux sentiments exacerbés. Reste deux questions, une triviale : des F16 opérationnels en 1970 ? Et une éditoriale, fallait-il vraiment trois tomes pour raconter cette histoire ?
Aux pinceaux, Olivier Taduc rend une copie nerveuse et parfaitement au point. Découpage serré au plus près des acteurs et une mise en scène dynamique rendent la lecture prenante, voire haletante dans les moments clefs. Petit détail sympathique, pour dépeindre les retours en arrière se déroulant lors de l’enfance de l’héroïne, le dessinateur a adapté son style afin de coller à celui d’Éric Henninot, artiste qui avait illustré Little Jones, le troisième XIII Mystery (Dargaud, 2010), déjà avec Yann au scénario. Impossible également de ne pas mentionner les excellentes couleurs de Bruno Tatti. Précises et juste ce qu’il faut «vintage», celles-ci instillent l’atmosphère idéale au récit.
Exploitation totale d’une série à la fois mythique et vache-à-lait de la BD franco-belge, XIII Trilogy fait ce qu’elle doit faire : prolonger le plaisir des fans et ajouter un (tout) petit quelque chose à la légende. Le contrat est rempli, avec un talent certain et ce qu’il faut d’esbroufe ou de panache (à chacun de choisir).
Les avis
minot
Le 27/10/2025 à 18:17:52
Fin de la trilogie consacrée au major Jones avec cet album. Un opus au scénario particulièrement "musclé", voire même "burné" : explosions, cascades, fusillades, bagarres ... occupent 95% du récit. Un album pas très finaud donc, mais qui conclut ce triptyque de manière satisfaisante, d'autant que le dessin réaliste de TaDuc fait le job comme il faut.