Résumé: WERK, en allemand : le travail, l’oeuvre.
WRECK, en anglais : le naufrage.
WREK, en flamand : le bois flottant.
WREK chez Olivier Deprez : la pratique artistique comme antithèse du travail.
Un jour, Olivier Deprez tombe sur un vieux strip de Nancy : Nancy va à la décharge pour se débarrasser d’objets encombrants, mais ramène encore plus d’objets, sans savoir à quoi ils vont lui servir. Olivier Deprez vient de trouver un procédé narratif. Il va débarrasser le plancher, récupérer, accumuler, détruire, réinterpréter, lier un ensemble hétéroclite d’images tirées de l’art du XXème siècle et de found footage d’internet… L’ensemble, agencé avec une subjectivité évidente, dira nécessairement quelque chose.
Des images se répètent, se détruisent ou s’effacent, des séquences vont à rebours. Un portrait de Descartes explose. Pollock dans son atelier semble perdu. Nancy fait le ménage. Olivier Deprez détruit un lourd héritage et repart de zéro. Le résultat est brut et simple, il demande une appropriation très personnelle.
Wrek sera pour chacun un parcours différent, profondément subjectif, parmi les références convoquées, qu’on jouera à identifier ou à interpréter sans les reconnaître. Chaque référence est à prendre telle quelle, la force des images gravées et le jeu de références croisées font le reste, tissant un ensemble de liens qui dépendra de notre culture personnelle : de Godard, Chantal Ackerman ou Nosferatu à la Panthère rose ou Donald Duck, des époux Arnolfini à Cézanne en passant par la réinterprétation de son propre travail.
Quelque chose se termine lorsque Wrek commence. Notre vieille façon d’agencer des images en séquences est cassée. Deprez s’applique à la détruire et tente de trouver une nouvelle façon de parler du monde qui nous entoure, des arts, de leur histoire et de leurs capacités narratives. La gravure et le découpage ne créent pas d’histoire mais une multitude de liens, une expérience de lecture unique, une traversée.