Résumé: Laissé pour mort au milieu d'un charnier de bisons, Edwards Norman est recueilli par une tribu de sioux du Dakota. De transes en flashbacks, le passé de Norman
se dévoile Lui qui photographiait les traumatisantes scènes de crimes de Jack l'éventreur, devient le coupable idéal de crimes en série trop médiatiques pour le régime dElisabeth II. Mais quelle est sa vraie nature ? Car au coeur des terres ancestrales de Wounded Knee Creek qui abritera la dernière guerre indienne, Edwards croit reconnaître dans le monstre qui hante ses cauchemars un certain Jack léventreur
E
dwards a le profil du coupable idéal. Toujours là au mauvais moment, les crimes de plusieurs prostituées le poursuivent depuis Londres et ce, jusqu'aux confins des territoires d'Amérique de l'Ouest. Ayant échappé de peu à la mort, le jeune photographe a été recueilli par une tribu de Peaux Rouges. Ces derniers veulent lui faire subir un rite censé faire disparaître les cauchemars morbides qui le hantent depuis des années. Pendant ce temps, à Porcupine, Farshing essaie tant bien que mal de faire régner l'ordre. Il découvre surtout que la belle Elizabeth, maîtresse d'Edwards, n'est pas aussi innocente qu'il croyait.
La fin du premier tome annonçait déjà un sacré virage amorcé dans une aventure qui, au départ, sentait le bon vieux western : un village perdu dans le Dakota, un lieutenant américain pressé d'y rétablir l'ordre et d'en découdre avec les Indiens, quelques filles de joie aux formes généreuses proposant leurs services aux soldats en faction, un photographe amoureux présent pour immortaliser les faits d'armes de Flashing... Tous les ingrédients étaient réunis pour divertir les aficionados du genre. Pourtant, la simple évocation de Jack l'Éventreur fait définitivement basculer le récit dans une autre dimension.
Il faut croire que le célèbre meurtrier anglo-saxon s'exporte plutôt pas mal. Loin de tomber dans le grand-guignolesque, l'histoire imaginée par Damien Marie tient la distance. Basée sur une conspiration fomentée dans les plus hautes sphères du pouvoir, les clés du mystère sont dévoilées au compte-goutte, à l'aide de flashbacks en noir et blanc. Elizabeth, discrète dans le premier tome, prend désormais une importance majeure. Personnage complexe, elle marque de son empreinte, et de son physique très avantageux, l'histoire du deuxième.
Au dessin, Loïc Malnati passe allègrement d'une ambiance à l'autre, des plaines sauvages de l'Ouest américain aux banlieues sordides de Londres. Très à l'aise quand il s'agit de mettre en images les visions sanglantes d'Edwards, il apporte également une touche très sensuelle grâce, notamment, à son aptitude à mettre en valeur les charmes des jolies filles.
Deux tomes et un cycle complet, le tout sorti en une année, voilà au moins une bonne raison de découvrir Wounded. D'autant que le diptyque offre, sans pour autant atteindre des sommets, un parfait divertissement.
Chronique du tome 1
Les avis
BIBI37
Le 12/11/2011 à 15:35:10
L'histoire de Jack l'éventreur transporté au far west.
Un bon final, un scénario qui tient la route et des illustrations impeccables.
Un bon divertissement.
6/10.
mome
Le 07/09/2011 à 22:57:39
Voilà là clôture d'un étonnant diptyque, faux western, vrai aventure onirique ou plutôt cauchemardesque. Le récit oscille entre le présent, les scènes de cauchemars du personnage central (Edwards) et les flashs back dans le passé récent de certains personnages en Angleterre. En dehors de la partie horreur liée au "mythe" de Jack l'Eventreur, l'histoire évoque toute la sauvagerie de cette fin de siècle (19ème) entre les privilèges (de vie et de mort) que s'octroie la noblesse Londonienne, les rites shamaniques des indiens et la colonisation de l'Amérique où tout est prétexte pour éliminer les habitants d'origine. S'y ajoute les questions sur l'identité d'Ewards et sur la véritable mission d'Elizabeth, sa maîtresse.
Le dessin participe pleinement à l'ambiance et la fluidité de la lecture. Les changements de couleurs et (ou) d'encrage entre le présent, les flash-back et les cauchemars sont réussis et permettent des transitions faciles entre les scènes et les époques. Les personnages sont expressifs mais on pourra reprocher quelques visages imprécis et un trait un peu figé.
Au final, nous avons le droit à une histoire relativement originale, habilement mise en scène, agréablement illustrée et dont la fin sombre et tragique ne livre pas toute les réponses.