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RE YOU TALKING TO ME ? Ou quand le sosie de Al Pacino reprend les tirades de De Niro, est surveillé par Clint "Dirty Harry" Eastwood et fait la guerre aux vendeurs de yaourt avec 0% de tout dedans. De la pure haine dans l'allure et les actes. Les caissières de supermarchés n'ont qu'à bien se tenir.
B-GNET a toujours rêvé d'être Al Pacino. Ou alors il le simule très bien. Ou peut-être que son The world is yaourt lui sert d'exutoire, allez savoir, tout est bon pour se défouler. L'amateur de l'ambiance "mafia" New Yorkaise sera comblé. Il trouvera les nombreuses références au cinéma américain du genre : les acteurs mais également certains lieux. Les rues, les petits restos italiens, les cinémas, c'est le Little Italy de Martin Scorsese et de Francis Ford Coppola.
L'auteur a choisi l'humour noir pour aborder un univers qui semble lui tenir à cœur. Humour qui est savamment dosé : la scène de sortie du cinéma après la séance du Parrain est particulièrement réussie. Son Al Pacino est plus vrai que nature (comme un yaourt ?) dans ses attitudes et ses paroles, même dans son combat contre les multinationales du yaourt. B-GNET en profite pour faire passer son message anti-pub pour cerveaux "disponibles". Le titre n'est pas anodin, le monde est devenu aussi mou qu'un yaourt et seule la hargne peut combattre cette apathie.
Le trait privilégie les visages, légèrement caricaturaux, et les costumes. Seuls les éléments essentiels du décor sont préservés pour situer l'action : la nappe à carreaux au restaurant ou encore l'escalier de secours de la ruelle sombre. Le noir et blanc est évidemment de circonstance et l'on ne peut que regretter que l'ensemble de l'album ne soit pas à l'image de cette couverture faite de contrastes habilement maîtrisés, magnifique réplique de l'affiche du film de Brian de Palma.
Une envie soudaine de (re)visionner Les affranchis , les parrain et bien sûr Scarface semble poindre.
Les avis
mougenot
Le 18/11/2006 à 10:34:12
Objet sympa, à découvrir. De bons clins d'oeil au cinéma américain, un humour qu'il faut prendre au 43ème degré, mais qui se laisse apprivoiser dans toute sa splendeur. Loufoque, désopilant, cocasse et parfois cynique, The World is yaourt, nous permet de nous évader dans un univers burlesque.