Résumé: Le jeune Oniyasha répète aux côtés de son père, Kan'ami, grand maître de l'art du sarugaku, l'ancêtre du théâtre nô. Il occupe tout son temps à danser sans en comprendre l'intérêt, jusqu'à sa rencontre avec une femme misérable s'adonnant à une danse maladroite. Ému au plus haut point, il explore avidement l'univers du corps et du mouvement.
L
a prestation d’Oniyasha lors de l’ouverture du festival d’été au sanctuaire Imakumano, à Kyoto, a été un échec. Tout en se prêtant aux purifications d’usage, l’adolescent rumine ses pensées, cherchant comment faire mieux durant la prochaine représentation. Une discussion avec le doyen de sa troupe le dirige sur la piste des « arcanes » d’Okina. Parti à la recherche de cet écrit, le garçon rencontre un homme déroutant. Ce dernier n’est autre que le shogun et nourrit des desseins singuliers par rapport à l’art. Oniyasha pourrait bien devenir un de ses instruments, s’il parvient à faire ses preuves.
Le deuxième volume poursuit l’épisode des festivités kyotoïtes initié dans le dernier chapitre de l’opus précédent. Après en avoir livré le cadre formel et les rites qui l’accompagnent, Kazuto Mihara replace son héros dans ses introspections et sa recherche de l’amélioration. Cela débute de manière efficace jusqu’à l’irruption du principal protagoniste dans la pièce où le gouverneur s’ébat avec une courtisane. Si la situation est mise en scène de manière cocasse, notamment grâce au trait expressif du mangaka, le passage d’une quinzaine de pages qui suit semble bien long et d’un intérêt limité pour l’intrigue. Son seul avantage consiste à souligner l’ingénuité d’Oniyasha, ainsi que le goût pour la manipulation et la comédie du shogun. Ce moment résonne encore à quelques occasions, cependant, le propos se tourne davantage vers l’essence du sarugaku, sa maîtrise et la possibilité de le faire évoluer. La seconde moitié de l’album initie également la concurrence de ce style avec celui du dengaku. Cela permet de mettre en évidence les rivalités entre troupes, ainsi que le rôle du mécénat dans le succès – ou l’échec – d’une forme artistique. Les questionnements et introspections peuplent encore les pages, reflétant l’état d’esprit du héros et sa maturation ; il est néanmoins dommage que l'aspect chorégraphique soit moins présent.
Cet épisode de The world is dancing laisse une impression mitigée, sans doute en raison de la tournure un peu trop comique prise par un segment de l’histoire. La lecture reste toutefois divertissante.