Résumé: Deuxième volume du « Survival » World War Wolves, où les hommes sont devenus les proies de hordes de lycanthropes. Chaque personnage est plus que jamais en danger, il faut survivre et trouver une solution pour éradiquer cette étrange contagion…
Alors qu’à Las Cruces, John Marshall enquête sur l’identité du lycanthrope qui massacre ses voisins, l’aveugle Jeremy Lester et la petite Sarah fuient Philadelphia pour Lancaster se demandant encore pourquoi les loups les ont épargnés. Quant à Malcom Spolding, ne supportant plus d’être l’esclave des loups de Riker’s Island, il échafaude un plan pour s’évader le jour où James Raven, le chef de l’une des plus puissante meute d’Amérique, leur rend visite…
A
lors que les loups garous gagnent du terrain, les survivants tentent de s’organiser. À Las Cruces, John Marshall, ancien romancier, est démuni face à la menace. Il tente de trouver sa place dans cet ordre nouveau, d'être capable de défendre ses proches et de maintenir l’unité de sa famille. Le guitariste de blues aveugle, Jeremy Lester et la petite Sarah qu’il a pris sous son aile, ont miraculeusement échappé au massacre qui a suivi la prise de Philadelphie. Parmi les autres rescapés, ils fuient sur les routes, sans recevoir la moindre assistance. À Rikers Island, la prison de New-York, Malcom Spolding, l’homme de maintenance de génie, en a assez de servir de larbin aux lycanthropes, sans parler de la perspective, de finir tôt ou tard, en plat du jour. Sous le couvert de l’entretien des installations, il prépare activement son évasion.
Après un premier tome percutant et prenant, le second entérine le caractère addictif de cette série. Tout d’abord parce qu’il se confirme que Jean-Luc Istin ne cherche pas à surenchérir autour de l’horreur et de la présence de ces entités mythiques. Les monstres sont finalement assez en retrait dans cet épisode. Plutôt qu’une succession de scènes-choc, c’est l’humain qui est au centre de tout, et il ne peut pas compter sur des super-héros pour faire le boulot à sa place. Le scénariste imagine l’évolution des rescapés face à la barbarie, la manière par laquelle ils peuvent encore vivre, nouer des relations sociales et familiales, et, au final, garder leur humanité.
Ensuite, le choix du récit choral s’avère payant. Bien sûr, la succession, parfois très rapide, des différents personnages – mais sans jamais perdre le lecteur – peut faire naître une certaine frustration, liée au sentiment que l’intrigue n’avance guère. Cependant, tout cela est balayé par l’intérêt de suivre ces êtres qui s’ignorent mais qui luttent dans un but commun, auquel s'ajoute la dose de suspense qui en découle. Très efficace, le procédé narratif donne le sentiment d’assister à un reportage en direct, au cours duquel les caméras passent d’un lieu à l’autre sur un rythme plus ou moins saccadé en fonction du déroulement des événements.
Enfin, la partie graphique est vraiment une réussite. Dans une approche très cinématographique, Kyko Duarte a trouvé le ton juste. Sans s’attacher au détail à tout prix, les décors sont suffisamment construits pour offrir un cadre solide au sein desquels peuvent évoluer des personnages bien caractérisés et expressifs, mis en valeur par l’intermédiaire de cadrages soignés. L’artiste espagnol sait varier ses effets en fonction du tempo, et s’appuie sur l’excellent travail de colorisation d’Ellem, enfin de travail sur les niveaux de gris. Ce parti-pris plutôt risqué sur le plan commercial est un atout pour cette série. Il offre un aspect épuré et austère qui renforce l’ambiance tendue sans souscrire à la facilité du gore.
Même si un changement de dessinateur s’annonce pour le troisième opus, c’est avec une certaine hâte qu’est attendue la suite de ce survival de qualité.
Les avis
judoc
Le 10/06/2016 à 02:53:35
Dans la même lignée que le tome 1, c’est à dire excellent ! Un suspens encore très bien géré et des personnages toujours aussi intéressants et charismatiques. Pas d’hémoglobine à toute les pages comme trop souvent dans ces BD de genre et des loups-garous tellement humains qu’ils finiraient par faire peur. Une vrai réussite à mes yeux, une série qui mérite largement que l’on s’y intéresse. Vivement la suite !