Le 28/03/2025 à 12:03:13
Je viens de finir Alice Wonderland, de Raven Gregory. Franchement, oubliez les rêveries de Lewis Carroll, l’innocence d’Alice et son univers farfelu : ici, on est dans un tout autre délire. Ce préquel à la série Wonderland transforme complètement l’univers d’origine. On plonge dans un cauchemar sanglant où chaque personnage devient une menace, une créature tordue et violente. Dès les premières pages, on comprend que le ton sera adulte, trash, et sans aucune envie de faire dans la dentelle. On suit une Alice adulte, propulsée dans un monde perverti, où tout n’est que folie brutale. Le Pays des Merveilles ne cherche plus à surprendre gentiment, mais à broyer tout sur son passage. Le Chapelier, la Reine de Cœur, le Chat du Cheshire… ils sont là, mais complètement réinventés, et pas dans le bon sens. Ce sont des versions terrifiantes, déformées, qui collent bien à l’ambiance pesante du récit. C’est sombre, direct, et on est embarqué dès le départ. Visuellement, j’ai trouvé que c’était une vraie claque. Le trait est net, expressif, parfois spectaculaire. Les personnages féminins sont particulièrement bien dessinés, avec des courbes mises en valeur sans jamais tomber dans l’excès. On est dans un comics à la croisée de plusieurs ambiances : badass, horrifique, avec une pointe très légère d’érotisme — juste ce qu’il faut pour coller à l’esthétique du genre, sans que ça devienne trop appuyé. Certains moments sont vraiment marquants — comme le Chapelier qui s’arrache littéralement le visage ou l’arrivée du Jabberwock. Il y a des mises en page super bien pensées, et quelques effets visuels qui sortent vraiment du lot. En bonus, le cahier final regorge de très belles illustrations d’Alice, parfois plus stylisées, parfois plus sombres, mais toujours soignées et inspirées. Côté scénario, ça se lit bien. C’est rythmé, assez efficace, et même si on n’a pas lu la série principale, on ne se sent pas perdu. Les petits astérisques qui renvoient aux autres tomes ne gênent pas du tout — au contraire, ça donne envie de se plonger plus dans l’univers en se procurant la suite Wonderland, du tome 1 au 4. Même si certains passages en font un peu trop, on sent que l’ensemble reste cohérent avec l’univers et l’ambiance voulue. En bref, Alice à Wonderland revisite le mythe avec audace et noirceur. C’est une version dérangeante, visuellement percutante, qui assume son côté trash et qui donne envie de se plonger dans les autres tomes. Osez traverser le miroir.BDGest 2014 - Tous droits réservés