Résumé: Le cerf Adrien, grand dictateur du monde d'Anankor, s'apprête à envahir la Lagune Brune. Mais la résistance envoie le condor Pasa pour prévenir ses habitants. Là-bas, la sorcière Witchazel est prête à mettre en échec cette menace.
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ette fois c'est sûr, la menace venant d'Anankor se précise ! La mulote Hamamiel/Witchazel et le chat Pristi vont devoir déployer tous leurs talents et leur courage pour éviter que les armées de cerf Arien n'envahissent la Lagune Brune ! La petite sorcière et son compère gondolier seront-ils de taille ?
Witchazel et la menace d'anankor repart sur les mêmes bases que les deux précédents épisodes : dessin anthropomorphique et comique de mots sur fond de monde bucolique et plein de magie. La quiétude retrouvée à la fin de Witchazel contre le démoniaque Onyribilis, le deuxième tome, n'est que passagère et très rapidement le scénario s'emballe. Une fois l'enjeu dévoilé, les héros commencent un périple qui leur réservera bien des rebondissements. Tout est réuni pour combler les lecteurs, des plus grands aux plus jeunes : une campagne agréable, une forêt mystérieuse, des animaux aux trognes mignonnes et aux mimiques adorables et un pays voisin menaçant. Car au delà de la carte postale gentillette, l'aventure est au rendez-vous. Imaginez, la petite sorcière et son amoureux transi doivent combattre une armée pléthorique d'élans et de rapaces menée par un cerf tyran aussi effrayant que caractériellement risible. C'est bien là un des points forts de cette série, l'humour ; décalé et omniprésent, il trouve sa force autant dans les dialogues et les clins d'œil que les personnages à contre-emploi et surtout les répliques et leurs jeux de mots. François Darnaudet et Elric réussissent ainsi à allier une intrigue simple parfaitement rythmée avec un ton résolument moderne.
Ce sentiment se retrouve dans une autre qualité indéniable de ce titre : son graphisme. Ultra lisible, le dessin d'Elric enchante. La colorisation, où Laure Durandelle vient lui prêter main forte, souligne les ambiances sans jamais étouffer un trait fin et clair. Chaque protagoniste possède ses caractéristiques, son genre et ses défauts rigolos. Les animaux croqués ne sont d'ailleurs pas sans rappeler les funny animals des années 50 ou l'univers de Raymond Macherot. Un véritable plaisir qui dure tout au long des 46 planches.
Rondement mené, ce troisième opus assoie un peu plus une série animalière drôle et entraînante qui fleure bon les vieux strip, les premiers Disney et les glorieux précurseurs du style zoomorphique. Vivement le prochain, Witchazel contre ce dingue de Dongo pour replonger dans la Lagune !