Résumé: En 1815 à Whaligoë, petite bourgade nichée au coeur de l’Écosse profonde, deux des adolescents du village bravent les interdits en s’embrassant secrètement sur le site sacré des Craighorns, conformément à un vieux rituel gaëlique, pour matérialiser leur engagement l’un envers l’autre pour l’éternité. Douze ans plus tard, en chemin vers le nord, un écrivain en panne d’inspiration, Sir Douglas Dogson, et sa maîtresse toxicomane Speranza font halte par hasard à Whaligoë. Le couple bat de l’aile et Lord Douglas caresse l’idée du suicide lorsqu’il entrevoit, dans le cimetière qui jouxte l’auberge, une jeune fille spectrale qui s’allonge sur les tombes…
Q
uelque part entre Whaligoë et Paris :
- Chère Muse intemporelle ! Est-ce la dextre hasardeuse d’un cupidon facétieux ou la senestre désinvolte d’un diableteau aux velléités de démiurge, quoiqu’il en soit, ne trouvez-vous pas que ce séjour en ces contrées plus que septentrionales aura redonné consistance à notre idylle moribonde et – incidemment – rendu compte de la sibylline existence d’Ellis Bell ?
- Douglas, je dois reconnaître que la futilité et la désinvolture que vous élevez au rang de l’Art, ont permis de faire la lumière sur un épiphénomène littéraire qui n’intriguait que votre petite personne !
- Je sens poindre l’amertume dans vos propos, ma belle amie. Il est vrai que pour faire jaillir la vérité des fonds tourbeux des Highlands, j’ai dû bousculer certaines convenances. En agissant de la sorte, je ne forçais point ma nature et trouvait là prétexte à menus plaisirs. Ceci étant, je crois me souvenir que vous même n’avez pas été insensible à certains arguments des plus… rustiques !
- Mon ami, vos insinuations licencieuses sont indignes d’un gentleman, et j’ai bien peur que les us des lieux n’aient déteint sur vous ! Je tenais également à vous dire que vos digressions oratoires bien que parfois inspirées prenaient trop de place dans un récit où, certes, le verbe est l’essence, mais pas au point de venir porter ombrage au trait!
- Je vous l’accorde Speranza, mais aurais-je l’outrecuidance de vous faire remarquer que c’est à Yann que vous devez une telle profusion qui, reconnaissez-le, est porteuse de sens !
- Ne rejetez sur autrui votre propension naturelle aux phrases ampoulées, je vous prie ! Personnellement, je garderai dans les limbes de ma mémoire ces landes sauvages où hommes et bêtes ne se distinguent guère en ces nuits de brouillards ainsi que les belles planches de mademoiselle Augustin qui ne sont pas sans rappeler quelques Sortilèges.
- Et moi une vestale aussi inspirée que fantomatique, venue hanter les sépultures encore fraiches des défunts de la veille.
- Au risque de conclure peut-être hâtivement, ne serions-nous pas de concert pour reconnaître toute la qualité de ce diptyque ?
- Indubitablement, très chère, indubitablement !
- …
Les avis
6350frederic
Le 03/09/2019 à 18:09:10
Si l’esthétisme est parfait et l'action bien menée , les dialogues touffus ne vont pas avancer l'histoire et surcharge le tout , on se prend à relire plusieurs citations trop longues et on perd le charme