Info édition : Contient We Live (2020) #1-5.
En fin de recueil, une galerie de couvertures (18 pages) et 10 pages d'extras (cartes, sketchbook, etc.)
Postface : les frères Miranda. Préface : les frères Miranda.
Résumé: En 2084, la planète est ravagée par une nature vengeresse et les derniers survivants font face à une existence périlleuse. Ils viennent de recevoir un message du plus profond de l'espace, un obscur compte à rebours menant à l'extinction de l'humanité vient d'être lancé. Un espoir subsiste malgré tout et cinq mille enfants seront secourus par ces mystérieux messagers venus des étoiles.
We Live nous narre l'aventure de Tala et de son frère Hototo, l'un de ces élus qui doivent être sauvés pour que l'humanité puisse prétendre à un futur. Mais, la route que les deux enfants vont prendre ressemblera très rapidement à un long chemin de croix face à la violence d'un monde à l'agonie.
Dessiné et écrit par Inaki Miranda (Catwoman, Batman Beyond) et son frère Roy, We Live aura été la révélation de l'année 2020 pour les lecteurs ainsi que la presse américaine, recevant jusqu'à une nomination aux Eisner Awards. We Live est une série en cours, déchirante et marquante sur la fin des temps, l'amour et l'espoir à la croisée du cinéma de Miyazaki et du roman La route de Cormac McCarthy.
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084, la Terre telle que l'Humanité l'a toujours connue n'existe plus. Le pire s'est produit : virus, cataclysme, guerres. À l'aube de sa destruction, une lueur d'espoir est tout de même permise. 5.000 enfants pourront survivre et perpétuer l'espèce. Ils ont tous rendez-vous, juste avant la fin du monde, au pied de la balise présente dans l'une des neuf mégapoles encore debout. Parmi eux, Hototo que sa grande sœur, Tala, accompagne.
En 2022, un récit (post)apocalyptique n'a rien de franchement original, surtout s'il inclut une pandémie, des mutations et des catastrophes climatiques qui induisent l'effondrement de la société. Pourtant, l'histoire imaginée par Iñaki et Roy Miranda mérite l'attention. D'abord graphiquement, sans s'éloigner des standards comics, que ce soit dans la mise en page, dans le dynamisme du trait ou la colorisation vive voire acidulée de Vera De la Cruz (Fairest, Coffin Hill), les planches interpellent. Mais l'angle choisi est également accrocheur. Alors que l'Humanité est menacée d'extinction et que les plus bas instincts ressortent, les personnages centraux sont des enfants qui maintiennent le cap coûte que coûte en s'agrippant à l'un à l'autre pour avancer vers le rendez-vous salvateur.
La fratrie est d'emblée attachante, grâce notamment à cette bienveillance que les deux enfants se témoignent mais surtout par l'amour que Tala exprime envers son cadet, mettant tout en œuvre pour le protéger de la réalité de leur périple. Parsemée d'embuches, de dangers, de violence mais aussi de rencontres déterminantes, leur aventure donne une vision à la fois inquiétante et envoûtante du monde dans lequel ils évoluent. Ne s'embarrassant pas de mise en contexte trop longue, au point que certaines ellipses paraissent abruptes, le scénario de Roy Miranda enchaine les séquences peuplées de créatures surprenantes et de rebondissements. Sans trop abuser des flashbacks, l'auteur enrichit son histoire pour lui ajouter des ingrédients purement science-fictionnels, donner de l'épaisseur à certains protagonistes ou introduire un espoir à leur funeste situation. Mieux, il conclut ce premier opus sur une révélation pour le moins inattendue qui laisse entrevoir des développements et des questionnements intéressants.
Déroutant, étonnant et surtout prenant, ce premier tome de We Live est une bonne surprise. Au-delà des interrogations que le dernier chapitre de ce volume pose, l'ensemble est suffisamment captivant pour embarquer dans les pas de Tala, Hototo et Humbo et découvrir où leur destin va les mener.
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Les avis
Erik67
Le 28/10/2022 à 07:37:54
Ce genre de production va certainement se multiplier sur le genre d'un monde en perdition suite à ces cataclysmes naturels liés par exemple au changement climatique. Et puis, il y a les guerres et les épidémies. Et cela rappelle incontestablement quelque chose que nous sommes tous en train de vivre collectivement comme le prélude à quelque chose de malheureusement plus puissant qui balayera nos civilisations si nous n'y prenons pas garde.
L'originalité de cet ouvrage est qu'une race supérieure d'extra-terrestre offre 5000 bracelets à des enfants de la Terre en 2084 afin de les emmener avec eux avant l'extinction finale. Attention, il n'y aura pas de la place pour tout le monde.
Cela me fait penser à un film au cinéma avec Nicolas Cage traitant exactement de la même problématique de cette arche de Noé. Le film réalisé par Alex Proyas s'appelait « Prédictions » et il était déjà sorti en 2009.
Le graphisme ? Magnifique et extraordinairement immersif. Le dessin d'une tendance un peu japonisante est magnifique et bourré de détails. On se surprend à contempler une faune et une flore impeccable. Voici une BD que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire.
Car il n'y a pas qu'un dessin magnifique, il y a aussi une histoire prenante. C'est vrai que tous les éléments semblent être réunis pour qu'on frissonne avec cette sœur et son petit frère qui tente d'échapper à leur funeste destin.
Ce sont des avis d'autres lecteurs qui m'ont prévenu de l'existence de ce titre qui m'était totalement passé inaperçu. C'est dommage car cela mérite vraiment une lecture d'autant que les thèmes sont très intéressants. J'ai adoré ce système de QR code qu'on scanne et qui nous emmène vers des images un peu animées sur fond sonore en écoutant une play-list spécialement dédié à cet album. C'est très inventif.
Le traitement de ce récit est également très mâture même s'il apparaît parfois comme un peu enfantin. Il y a des scènes d'une violence inouïe surtout pour des lecteurs enfants. Et puis, il y a cette fin étrange qui offre une suite basée sur le thème des super-héros dont je ne suis guère friand. Mais bon, rien n'est encore définitif. On ne sait jamais. A suivre par conséquent.