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Durant les derniers jours de son règne, le roi Arthur doit faire face aux troupes emmenées par son fils illégitime Mordred. Submergé par l’ennemi, Arthur Pendragon réunit ses fidèles compagnons et décide de mettre sa légendaire épée à l’abri des forces maléfiques. Pour ce faire, il convoque un jeune serviteur, nommé Henry Dunreith, et lui confie son précieux bien. Pour le nouveau gardien d’Excalibur débute alors une quête inoubliable au cœur d’un combat sanglant entre les forces du Mal et du Bien.
Au fil des parutions, la recette de Fusion Comics, concept éditorial né de l’association des éditions Soleil et Panini Comics et visant à créer un pont entre le neuvième art américain et franco-belge, commence à être connue : une couverture alléchante et des auteurs qui ne laissent pas indifférent. Après des grands noms de la littérature et du cinéma, tels que Stephen King (La Tour Sombre), John Woo (John Woo), Guy Ritchie (Game Keeper), Shekhar Kapur (Snake Woman) et Nicolas Cage (Voodoo Child), c’est maintenant au tour de Chris Claremont d’intégrer ce casting de choc. En revisitant le mythe Arthurien, le célébrissime auteur comics s’attaque en plus à un sujet plutôt porteur en France.
Et si le roi Arthur avait survécu à son fils incestueux lors de la Bataille de Camlann ? Si l’idée de base est (commercialement) intéressante, ce come-back du seigneur de la cour légendaire de Camelot a pourtant du mal à séduire. Il y a d’abord l’image de cet homme de légende, réputé juste et bon, qui est bafouée sans la moindre explication. En proposant un roi mauvais et aigri, sans veiller au développement psychologique du personnage, les auteurs livrent une vision beaucoup trop éloignée et injustifiée de ce symbole breton. Les nouveaux compagnons de voyage du jeune héros, baptisés les Wanderers, ne sont d’ailleurs pas beaucoup plus crédibles. Tout comme Henry Dunreith, esclave heureux servant de fourreau humain à Excalibur, les deux tibétains perdus dans le grand Nord et les guerriers vikings version bodybuildée sauce comics, ne sont pas très convaincant dans leurs rôles.
Ceux qui parviendront à passer outre la crédibilité des personnages et le manque d’originalité de cette prophétie au sein d’un décor arthurien, trouveront néanmoins leur compte dans cet album et se laisseront bercer par le côté épique de ce récit mêlant action et magie noire. Se reposant sur son travail dans l’animation, au sein des studios Walt Disney Feature Animation, Philippe Briones livre à cet égard un graphisme dynamique et expressif. Adoptant un style fortement inspiré par les comics, tant au niveau de l’apparence musclée des protagonistes que pour ce qui est du sens du mouvement, le jeune dessinateur enchaîne les scènes de bataille avec beaucoup d’aisance.
Malgré un sujet bien de chez nous, cette saga au fort parfum d’outre-Atlantique plaira principalement à un lectorat privilégiant l’action et le divertissement à la profondeur de l’intrigue et au développement psychologique des personnages.