Le 21/03/2025 à 07:47:11
Ma première interrogation en lisant ce titre a été : est-ce que l'amour peut réellement se voler ? C'est assez intéressant de rechercher une réponse à cette question. Il faut savoir que cet album est une adaptation du roman de Richard Malka publié en 2021. Pour rappel, Richard Malka est un avocat français connu notamment pour être l'avocat de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Il est également scénariste de bandes dessinées et romancier. Je me souviens avoir bien aimé « L'ordre de Cicéron » ou encore « La face karchée de Sarkozy » qui nous prévenait avant l'heure de la délinquance de cet homme pourtant devenu Président de la République. Il faut savoir qu'avec cette œuvre, il s'éloigne incontestablement de toutes ces productions passées et pour notre plus grand bonheur ! La couverture est véritablement magnifique et le graphisme est tout simplement sublime dans ses lignes élégantes dessinant les corps. Il y a les décors et surtout une certaine ambiance assez mystérieuse qui nous submerge progressivement. La beauté des planches tout en aquarelle est indéniable et contribue à cette infusion. La colorisation ocre et pastelle à la fois donne un rendu somptueux. J'ai rarement vu une telle perfection graphique. C'est dit ! Pour la petite histoire tout à fait « personnelle », c'est mon meilleur ami qui m'a offert cette BD à l'occasion du Nouvel An où nous avons dignement festoyé. C'est bien la première fois de ma vie qu'il m'offre une BD et j'avais peur en arrachant le paquet cadeau qu'il s'agisse d'un titre que je possède déjà dans ma grande collection. J'étais très heureux de découvrir que ce n'était pas le cas. Il avait été conseillé par le libraire pour cette œuvre que je ne connaissais d'ailleurs pas. Bref, on peut toujours et encore me faire plaisir. A moi désormais de vous convaincre de la lire. Le récit est très romantique avec une nouvelle variation du thème du vampire après la saga Twilight. On reste assez éloigné de l’œuvre originale de l'écrivain irlandais Bram Stoker. Mais bon, c'est tout de même très intéressant avec cette thématique de l'amour qu'on vole pour combler une malédiction d'une vie sans amour. J'ai rarement ressenti une telle puissance dans la narration accompagnée par des images tout à fait somptueuses. On entre dans ce récit pour ne plus en ressortir avec quelque chose de profondément indéfinissable ce qui en fait une originalité. Il y a en effet comme une profonde mélancolie à la sortie de cette lecture fleuve qui nous inonde comme les canaux de Venise. Oui, c'est le romantisme dans toute sa splendeur mais avec un côté sombre et tragique. Bref, cette adaptation de Yannick Corboz est une indéniable réussite grâce à une certaine élégance et une subtilité tout à fait appréciable. Allez, j'ose la note maximale ! Oui, ce voleur d'amour était incontestablement le roman graphique à offrir. Merci à toi mon cher ami pour cette lecture coup de cœur !Le 29/12/2024 à 14:24:25
Il y a des lectures qui marquent. Le Voleur d’Amour en est certainement une. Le titre intrigant, imprimé en lettres dorées sur la couverture toilée fait déjà de ce livre imposant un splendide objet qui attire le regard. Yannick Corboz adapte un récit de Richard Malka (avocat, romancier et scénariste de bandes dessinées dont l’Ordre de Cicéron et de Section Financière) qui nous emmène dans les pas d’Adrian, un jeune vénitien du 18ème siècle, dont la vie se déroule… sur plusieurs siècles. En effet, frappé d’une malédiction due aux circonstances de sa conception, le jeune homme va se révéler, à l’occasion de son premier baiser, être un Voleur d’Amour. Il dispose d’une sorte de pouvoir vampirique, de prolonger une éternelle jeunesse et de développer des capacités physiques hors du commun, par un simple baiser. Mais, ce faisant, il détrousse sa victime de ses sentiments d’amour (on peut penser aux Détraqueurs de Harry Potter, même si la comparaison se limite à cela), ce qui n’est pas sans conséquences. La vie d’Adrian à travers les siècles et les continents nous permet de voyager avec lui, à travers ses succès, mais aussi ses malheurs, car « vivre longtemps, c’est accumuler les tragédies ». L’expression des états d’âmes, des idées noires d’Adrian est saisissante et le lecteur se prend à se demander ce qu’il ferait d’un tel pouvoir à la fois merveilleux et horrifique. L’intrigue rappelle la grande littérature ou le grand cinéma du genre, entre Entretien avec un Vampire et Only Lovers Left Alive, teintés de Dorian Gray. Les tableaux – car chaque case en est un – de Yannick Corboz (L’assassin qu’Elle Mérite, Les Rivières du Passé) nous permettent de suivre ce récit d’allers et retours dans le temps (du 18ème siècle à nos jours) et l’espace (Venise, Byzance, New York, Paris, les plaines du Kenya, …) de manière magistrale. La beauté du dessin, à travers le choix des couleurs et une grande finesse, crée des ambiances immersives, passant de la lumière à la fange, de l’amour sans limite aux guerres aveugles et meurtrières. Un chef d’œuvre d’un grand artiste du Neuvième Art. @JB_B.DBDGest 2014 - Tous droits réservés