Résumé: Si on le lui demandait, Javier dirait que sa vie est nulle. Et la dernière chose dont il avait besoin était qu'un alien lui atterrisse dessus et lui transfère tous ses super-pouvoirs avant de mourir. C'est pourtant ce qui lui est arrivé, et voilà que maintenant, il est un super-héros, un super-héros qui se fait quand même virer de son travail et dont la petite amie décide de « faire un break »... Heureusement, le voisin de Javier, José, l'aidera à utiliser ses pouvoirs pour faire le bien, à cacher son identité secrète, surtout auprès de sa petite amie journaliste qui enquête sur Titan, le mystérieux super-héros... C'est important, d'avoir un bon voisin.
J
osé s'inquiète quand il entend des gémissements provenant de l'appartement d'à coté. Que se passe t-il? Un peu inquiet, il entre et découvre Titan en train de gémir sur le canapé. Après avoir récupéré de ses blessures, le super-héros trouve le jeune étudiant très sympathique et va user - et abuser- de sa gentillesse, ainsi que de ses services. Parce que ça porte une cape et des collants, ça se croit vraiment tout permis !
Avec cette parodie s'inspirant de Spider-Man et de son identité secrète, Santiago Garcia (Beowulf) propose un divertissement tout à fait réjouissant et, surtout, allant là où le lecteur ne l'attend pas. Son personnage masqué est loin de l'image habituelle de l'individu glamour et noble attendue, mais assurément, envahissant et lourd. Évoquant peu finalement les exploits de Titan, l'auteur décrit plutôt, et c'est en cela qu'il est habile, le train-train de son entourage, ses difficultés et les quiproquos que tout cela peut engendrer. La deuxième partie, beaucoup plus sombre, exploite la remise en question, les doutes et la descente aux enfers du héros, tandis que ses amis tentent de l'assister du mieux qu'ils peuvent. Enfin, la dernière section, plus calme et optimiste, laisse envisager une suite potentielle pour cet univers.
Aux antipodes du style des comics habituels où ça virevolte, ça tourne et ça castagne, et beaucoup plus proche de l'indé, Pepo Perez reste très classique, ancrant vraiment le récit dans une chronique du quotidien. Son découpage, assez rigide, reste répétitif, évoquant la réalité commune. La troisième partie détonne en noir et blanc et par son traitement moins abouti, un rajout de dernière minute ?
Les super-héros sont des individus comme les autres. Vous en aurez la preuve avec cette vision loin d'Hollywood, pensez à vérifier la porte jouxtant la vôtre.