Info édition : Dossier de 7 pages en fin d'album "Journal de la scénariste".
Résumé: Novgorod, 1570. Aglaja a été choisie par sa tribu nomade pour conclure les célébrations du solstice d’été, selon un ancien rituel. Mais la cérémonie est soudain interrompue par un être qui enlève la jeune fille et la séquestre dans une grotte au fond du lac.
Londres, 1851. Comme depuis près de trois siècles, il n’y aura ni printemps, ni été. Au cours de la grande Exposition universelle, lady Blodwen Morgan, son frère Dylan et sa sœur Rhian, des biologistes, lancent un appel désespéré afin de trouver des volontaires et des ressources pour une mission de recherche. Ils essaient d’atteindre les forêts de glace de Novgorod, que les savants désignent comme l’épicentre du phénomène climatique qui ravage la terre, et cherchent un moyen de l’arrêter avant que la famine ne décime tout être vivant.
D
epuis près de trois siècles, les glaces recouvrent progressivement le globe, menaçant l’Humanité de famine et d’extinction. Pour lady Blodwen Morgan, il est grand temps d’aller explorer la Moscovie et de s’enfoncer au cœur de ces étendues gelées qui retiennent l’été prisonnier…
Après la sortie de Le monde est un cactus chez Clair de lune, Romina Denti et Valentino cultivent l’écologie au féminin avec Le voile blanc, paru chez Akileos.
Pour l’occasion, Romina Denti conjugue, en un récit singulier, condition féminine et avenir de la planète. Tout l’art de la scénariste italienne consiste à construire une histoire qui délaisse les clichés réducteurs pour plonger ses racines au cœur des mythes fondateurs et de quelques épopées issus du folklore slave ou des Enfers grecs. Toutefois, elle s’émancipe de cette trame démiurgique en la recontextualisant dans un univers fictionnel et victorien qui lui permet de soutenir un propos qu’elle prend le soin de parfaire au grè de deux cents pages. Féminin sans être féministe, écologue sans devenir écologiste, Romina Denti sait préserver les équilibres d’un scénario pluriel qui rappelle que l’un n'a pas de primauté sur l’autre. Mais, Le voile blanc ne serait pas ce qu’il est sans le dessin de Valentino Forlini qui, sur un registre graphique semi-réaliste, confère vie et sentiments à ses différents personnage. Les traits sont campés avec détermination et les décors, comme la mise en couleur, viennent, sans surjouer, parfaitement appuyer le scénario.
Le voile blanc offre un joli moment de lecture qui rappelle, avec raison et constance, que nous gagnerions tous et toutes à reconsidérer deux ou trois petites choses !