Résumé: Inaya et sa soeur passent leurs vacances chez Marthe, leur grand-mère adorée. Au programme : jeux, jardinage et de fabuleuses histoires que Marthe sait si bien raconter. Un jour pluvieux de mai, Inaya assiste à la destruction du jardin par une coulée de boue. Sidérée, elle perd sa joie de vivre et se renferme sur elle-même. C'est le début d'une année difficile pour elle qui marquera sa sortie de l'enfance. Heureusement, Marthe est là pour lui transmettre des récits de femmes qui lui donneront énergie et confiance en l'avenir ! Une histoire de transmission, de femmes et d'écologie.
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our Inaya et sa petite sœur, les vacances scolaires sont l’occasion de retrouver Marthe, leur grand-mère. Véritable main verte, cette dernière les initie au jardinage et leur raconte des histoires passionnantes sur la nature et ses défenderesses, entre deux jeux. Les fillettes apprennent à son contact, se ressourcent et oublient leurs tracas. Même quand une coulée de boue détruit ses plantations, la senior poursuit sa tâche avec allant et, quand Inaya se morfond, après être devenue la cible des moqueries de ses camarades, elle trouve les mots justes pour égayer l’enfant.
En cinq chapitres et autant de saisons – du printemps à l’hiver et retour au printemps -, Lucile (au scénario) et Pauline (au pinceau) Torregrossa déclinent une histoire mêlant écologie, féminisme et transmission. Les personnages baignent dans une douce ambiance familiale, où l’entente semble parfaite et le militantisme bien ancré. Au fil des pages, Marthe évoque le parcours de femmes engagées, comme Wangari Maathai qui a lutté pour reboiser les terres défrichées kenyanes, la Hondurienne Berta Caceres ou les femmes activistes qui manifestaient contre l’installation d’une centrale nucléaire dans la bourgade bretonne de Ploggoff. Ces exemples éveillent l’intérêt de l’adolescente qui évolue progressivement. Dans la dernière partie, la narration s’attarde sur le propre combat de la mamie, son parcours, ses choix et une belle amitié construite autrefois. Les éléments perturbateurs (un déluge, des brimades à l’école, la maladie grave qui pointe son nez) ne résistent guère à la volonté et à la résilience des protagonistes. Le récit est accompagné par un graphisme semi-réaliste assez expressif, qui sait montrer les états d’âme sans que le texte ait besoin d’en rajouter. S’il manque parfois de dynamisme, le dessin compense cela grâce à une mise en couleurs dominée par des teintes tendres et généralement gaies.
Bande dessinée sur l’engagement en faveur de l’écologie et de l’amélioration de la condition féminine, Vivaces se révèle à la fois de bonne facture, touchant et intéressant. À découvrir, notamment pour les jeunes qui s’intéressent de près ou de loin à ces thèmes.