Résumé: Contraints d'affronter un groupe de guerriers germains, Sin Kamio et ses compagnons d'infortune ne font absolument pas le poids... Alors que le combat tourne au massacre, Takeru Narumiya, qui s'avère être un judoka de haut niveau, parvient, en quelques prises, à mettre ses adversaires au tapis ! Sa technique, encore jamais vue, attire l'attention de l'empereur Commode. Mais c'est à présent au chef des Germains, le terrible Valfazul, que le prisonnier japonais doit se mesurer. Parviendra-t-il à triompher du "Fulgur Mortis" et de son pouvoir destructeur ? Une plongée dans la décadence de Rome, entre tyrannie, dépravation et barbarie, sur les pas des gladiateurs de Spartacus.
À
Rome, en 185, pas un jour ne passe sans que le peuple se rassemble dans le Colisée pour assister aux jeux offerts par Commode. Ce dernier se délecte de ces joutes sanglantes auxquelles il ne dédaigne pas de participer. Cela n’est pas du goût de Marcia, concubine de l’empereur qui, écœurée, se tourne vers une sorcière pour trouver un moyen de mettre fin à ces carnages. La solution : un homme qui incarnerait la virtus, la force d’âme au sens romain. En 2008, au Japon, Takeru Narumiya vient en aide à un autre prisonnier. Quelques jours plus tard, l’ancien judoka et son protégé, Sin Kamio, voient apparaître une femme auréolée d’une lumière étrange. L’instant d’après, ils sont transportés avec plusieurs détenus et gardiens dans une arène. S’ouvre pour eux une lutte pour la vie, sous les yeux d’une foule en délire, d’un prince sanguinaire et d’une Marcia inquiète, mais pleine d’espoir.
Le manga fait feu de tout bois. Les arts martiaux y sont souvent à l’honneur et les auteurs ne rechignent pas à explorer l’Histoire pour en donner leur vision, plus ou moins juste. C’est dans ces deux sources d’inspiration que Gibbon a puisé pour concocter Virtus – Le sang des gladiateurs, série qui compte cinq volumes au Japon. Le récit entend confronter le judo et ses codes aux jeux du cirque et au monde des gladiateurs, tout en apportant une vision contemporaine et japonaise à ce phénomène de la Rome antique.
En deux tomes, il en ressort déjà une glorification certaine du judo ainsi qu’un questionnement autour des limites de l’homme et de sa bestialité. Cependant, si les démonstrations de force et les combats s’enchaînent, que ce soit dans l’arène ou au ludus (lieu où rétiaires, mirmillons et autres secutores étaient formés), l’auteur ne manque cependant pas de développer par à-coups une intrigue de fond. Il y a évidemment le complot de Marcia pour déstabiliser Commode, mais aussi le passé nébuleux - et violent – des protagonistes nippons, à commencer par Narumiya dont le lecteur apprend vite qu’il a tué son père. Plusieurs personnages prennent ainsi un peu d’épaisseur bien qu’ils ne se révèlent guère attachants et que le scénario fasse surtout la part belle aux affrontements. Le dessin de Hideo Shinanogawa est à l’avenant de ce manga d’action : viril et axé sur les luttes sans merci. Néanmoins, il ne se démarque guère par son originalité et tend à être un peu trop caricatural en accentuant exagérément les expressions.
Si Virtus se lit assez bien, le titre est néanmoins à réserver aux amateurs de combats, de coups secrets, de gros muscles et de testostérone.