Résumé: C'est la fête à Montcoeur ! Le maire a décidé d'organiser un « pique-nique de l'amitié et du vivre-ensemble ». Hélas, le vivre-ensemble a du plomb dans l'aile, ou plutôt un pic à brochette dans les fesses. Celles du maire, en l'occurrence, victimes d'une agression de Berthe, l'ancienne amante de Mimile.La fête est donc de courte durée, d'autant qu'on apprend bientôt la mort d'Armand Garan-Servier, le patron de l'entreprise qui porte son nom.À son décès s'ajoutent d'ailleurs plusieurs incendies inexpliqués qui ne font qu'attiser les tensions déjà palpables dans le village...De son côté, à Paris, Antoine participe à la manifestation du 1er mai, où il s'oppose à la violence d'un militant des « black blocs », avant de se retrouver à l'hôpital après une charge policière musclée. Et il n'est pas au bout de ses peines...L'événement lui vaut également une empoignade avec Pierrot, venu lui rendre visite. Un accrochage symbolique, qui témoignerait presque de l'impossible réconciliation au sein de la grande famille de la gauche...Lupano et Cauuet signent un nouvel épisode jubilatoire des Vieux Fourneaux, une série qui concilie engagement social affirmé et conscience politique éclairée, le tout servi par un humour joyeux et un humanisme contagieux.
[
b]MONTCOEUR : Un élu de la République agressé !
De notre envoyé exclusif Jean-Eudes de la Poivrière
La fête du Vivre-Ensemble vire au drame !
À Montcœur l’ambiance se voulait festive en ce 1er mai où, le maire, Monsieur Larquebuse, avait convié tous ses administré.e.s à son fameux pique-nique de l’amitié. Les festivités battaient leur plein lorsque, soudain, l’édile fut victime d’une sauvage agression à l’arme blanche. Acte d’une déséquilibrée ou attaque délibérée envers l’une des figures emblématiques du département ? La question reste entière à l’heure actuelle.
Loin de l’agitation des cortèges syndicaux et des exactions des groupes autonomes qui débutent généralement le mois marial, Montcœur semble à son tour prise dans la tourmente des incivilités quotidiennes. Pourtant, rien ne prédisposait cette charmante commune du Tarn-et-Garonne, berceau des établissements Garan-Servier, fleuron de l’industrie pharmaceutique nationale et internationale, à devenir le lieu d’un tel acte de forfaiture. À noter que Berthe (telle se dénommerait la principale suspecte) n’en était pas à son premier coup d’éclat, puisque déjà en 1955, elle avait ruiné les espoirs d’accession en ½ finale de Fédérale 1 de l’Entente rugbystique de Montcœur. Malgré la célérité et le professionnalisme du PSIG qui réussit, après une phase d’âpres négociations, à extraire l’activiste de la ferme où elle s’était retranchée, celle-ci a bénéficié de la mansuétude de l’appareil judiciaire local qui l'a remise en liberté... sans oublier de la mettre en examen ! Doit-on voir là une relation de cause à effet avec l’incendie qui a détruit son exploitation agricole peu après et s’est propagé jusqu’à l’usine du groupe Garan-Servier mitoyenne qui devint la proie des flammes toute la nuit durant, ne laissant subsister, au petit matin naissant, que la désolation de décombres encore fumants ? Geste désespéré d’une femme humiliée publiquement ou action en bande organisée perpétrée à l’encontre d’un industriel dur mais juste qui fit la richesse de la région, là aussi une interrogation demeure faute de réponse ? Toutefois, nos investigations nous amènent également à nous interroger sur la présence équivoque, dans le périmètre du sinistre, de nombreuses personnes en situation irrégulière qui profitent de la crise de main d’œuvre hautement spécialisée que requiert la cueillette des fraises pour faire pression sur nos producteurs locaux.
Désormais la tension est palpable au sein de cette communauté qui, jusqu’ici, se singularisait plus par sa bonhomie que par ses débordements. Aujourd’hui, elle fait la Une des magazines avec une actualité des plus brulantes. Quoi qu’il en soit, la grande solidarité et le pragmatisme légendaire des montcœurien.ne.s devraient rester de mise comme nous le confiaient récemment messieurs Wilfrid Lupano et Paul Cauuet qui depuis plusieurs années s’essayent, dans un vaste travail de sociologie dessinée, à nous faire mieux connaître cette attachante localité et les destinées atypiques, mais au demeurant hautes en couleurs, de certaines de ses figures les plus emblématiques. Si l’insouciance d’antan a définitivement disparu, il subsiste néanmoins un fond de bienveillance qui, allié à la débonnaireté proverbiale des gens du cru pourrait finir par remettre l’église au centre du village !
À ceux souhaitant aller plus loin sur le déroulement exact des faits, nous ne saurions que conseiller la lecture du dossier spécial Chauds comme le climat de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet : un vrai révélateur social qui, avec pertinence et humour, sait mettre en exergue les (gros) travers de notre société.
Les avis
domi42
Le 07/01/2024 à 10:02:24
Album qui se veut moralisateur , ça coute pas cher et ça fait du bien à la conscience ... Ayant travaillé dans le monde agricole , je n'ai nullement envie que des "bobos " me donne une leçon de morale qui tourne carrément à la leçon politique ! Mettant mes actes et mes paroles en cohérence les vieux fourneaux s'arrêtent donc définitivement à ce tome 7 !
kingtoof
Le 06/03/2023 à 08:56:28
J'ai bien ri ! C'est un plaisir de retrouver l'équipe des Vieux Fourneaux,
J'ai trouvé cet album bien construit, nous sommes dans un certain cliché mais cela marche toujours avec moi,
Eotran
Le 20/01/2023 à 18:57:54
Si la mécanique de narration commence à être éculé, le dessin reste très efficace et très drôle.
Néanmoins, on passe un bon moment avec la lecture de cette BD "Feel Good".
zilou31
Le 06/01/2023 à 14:14:21
j'aime bien la série, mais quand en page 22 on peut lire: "les exploitants agricoles n'embauchent pas un mec du coin ils préfèrent les travailleurs étrangers illégaux et exploités." je bondis car ce mensonge éhonté dessert la série. La réalité , ils ne trouvent aucune main d’œuvre française prête a travailler dans les champs et font venir des immigrés payés tout à fait légalement. Je ne supporte plus ce politiquement correct bassiné à longueur de journée à la télé alors si Lupano se charge de faire le même boulot dans sa série, qu'il aille se faire foutre!
Romu_
Le 04/01/2023 à 19:06:59
Ce tome 7 remonte la pente, ce qui, avouons le, n'était pas trop difficile à faire vu la catastrophe du tome 6. Le message politique n'empêche pas l'humour, mais altère quand même l'histoire qui reste assez décousue. D'un autre côté les personnages secondaires évoluent ce qui offre de nouvelles possibilités quant aux futurs tomes. Encore un effort pour retrouver la verve des trois premiers !
gavo
Le 28/12/2022 à 16:42:03
en général les anar rescapés de 68 sont devenus des bourgeois pénibles bien campés sur leurs acquis (fric . propriétés . histoires de cul . cf duhamel . bien méprisants bref déjà morts
ici c'est encore culte poil au culte .....
Flitwoodmac
Le 19/12/2022 à 16:33:03
Ces albums sont d'une constance dans la qualité extraordinaire. Un sans faute comme tous les précédents volumes, tous les ingrédient que l'on aime sont présent !
Fouras
Le 30/11/2022 à 19:27:18
Une 2eme fois de suite déçu.
De nouveau des messages politiques passés sans véritable histoire. J'ai par ailleurs assez peu ri...
je crains que cela ne se reproduise à l'avenir...
tcdc
Le 22/11/2022 à 19:09:19
Ouf, les Vieux Fourneaux sont de retour en force ! Après un tome 6 que j'avais trouvé décevant, Lupano nous a concocté une histoire qui dénonce à tour de bras, sans que le scénario soit décousu et surtout sans être caricatural. Les problématiques sociétales évoquées sont traitées sans manichéisme, dans toute leur complexité. Une vraie réussite donc !
Erik67
Le 11/11/2022 à 10:57:06
Certains attendent la tournée des bredeles pour Noël. D'autres attendent impatiemment les vieux fourneaux. Chacun son truc. En tous les cas, c'est toujours une bonne opération commerciale à destination du grand public.
Il faut dire que les vieux fourneaux ont même fait l'objet d'une adaptation cinématographique avec Pierre Richard et Eddy Mitchell dans le style d'une comédie à la française sur le mode farce. Il faut dire qu'ils sont plutôt marrants nos petits vieux anarchistes et syndicalistes qui cabotinent joyeusement.
Ces farfelus se lancent cette fois-ci dans les grandes manifestations contre le gouvernement et seront aux prises avec des forces de l'ordre pas très commode. Une manière également d'égratigner notre société actuelle au passage qui m'entend plus les revendications pourtant légitimes sur fond de crise climatique. Cela permet au passage de gentiment secouer les consciences avec un message plein d'humanité.
D'ailleurs, il y a tout un passage assez intéressant sur le fait d'accuser les étrangers après n'importe quelle tragédie en France que cela soit l'explosion d'AZF ou encore l'incendie de Notre-Dame où on jurerait d'avoir vu un barbu sur le toit. L'accent sera mis sur le racisme et ses effets délétères sur notre société. Encore une fois, le vrai coupable ne sera pas celui qu'on croit ou qu'on accuse.
A noter également que j'ai bien aimé l'argumentaire dans le dialogue qui était vraiment nécessaire pour ouvrir les yeux. Tout est bien une question de structure dans la révolte.
Il y a toujours ce petit grain de fantaisie avec une mise en scène soulignant la vendetta sociale. Il est clair que si toutes les personnes âgées étaient des individus aussi survoltés, la France aurait forte à faire. Mais comme dit, ils sont si attachants qu'on n'a pas envie de rater leurs aventures.
Nous passons encore un vrai bon moment alternant les drôleries de ces irréductibles fantasques personnages chauds comme le climat. Répliques cinglantes mais également tendresse poussive seront au rendez-vous juste avant Noël. La couverture rouge est bien là pour nous le rappeler.
Sinon, au final, en ce qui me concerne, c'est sans doute le meilleur épisode de toute la série. J'ai littéralement adoré !