Le 20/05/2023 à 09:09:19
La peine de mort est encore un sujet qui divise notre peuple. Beaucoup voudrait la rétablir sur le motif « œil pour œil, dent pour dent ». Beaucoup voudrait revoir la guillotine ou la corde ainsi que l'injection létale. On pourrait proposer également le bassin aux requins. Beaucoup veulent par exemple en ce moment la mort de l'humoriste Pierre Palmade ayant enlevé une vie innocente lors d'un accident de la circulation. Il a tué donc il doit mourir. Un assassin est nuisible et dangereux pour la société qui a le devoir de le punir afin d'éviter qu'il récidive. Qui sait s'il n'y aura pas un jour un rétablissement de la peine de mort à la faveur d'un référendum populaire provoqué par une formation politique ? Il faut savoir que le grand écrivain français du XIXème siècle Victor Hugo s'est battu toute sa vie pour l'abolition de la peine de mort. On se souvient tous de son roman « Le dernier jour d'un condamné ». Il ne le verra pas de son vivant puisque c'est Robert Badinter sous le gouvernement Mitterrand qui procédera en 1981 à son abolition. Pour autant, ce combat de Victor Hugo a fait progresser son idée dans toutes les consciences intelligentes de notre pays. Pour lui, la prison à vie suffit pour protéger la société d'un criminel. Il fait la distinction entre la peine et la vengeance qui est mesquine par nature. Le devoir de la société est de corriger la faute afin d'améliorer l'homme. Le crime a toujours proliféré malgré les exemples des exécutions publiques dans les pays concernés. Et de tout temps. Par contre, la peine de mort rend le peuple insensible à ses effets. On verra qu'il a tenté de s'opposer à de nombreuses exactions dont celle sur l'île de Jersey en 1854 où il s'est réfugié pour échapper à Napoléon III. Il ne pensait pas que la barbarie viendrait le rejoindre. Il est question selon Victor Hugo d'assouvir la soif de sang des victimes trop faible pour ne pas succomber à l'illusoire soulagement d'une vengeance. Il est question d'humanité et de ne pas s'abaisser au même niveau que les assassins. Le principe est l'inviolabilité de l'espèce humaine dans un monde civilisé. Je préfère le dire le plus simplement possible du monde : je suis de tout cœur avec Victor Hugo dans cette analyse. Je précise que j'ai effectué jadis 5 années d'étude en droit avec un master à la clé. Le droit pénal m'a enseigné les véritables raisons de la justice et d'une peine juste. J'ai également appris que rien ne peut apaiser la colère des victimes et de la vindicte populaire. J'ai eu la chance de piocher un peu au hasard ce livre dans le rayon jeunesse de ma médiathèque. J'ai pensé que c'était bien d'inculquer de telles valeurs aux enfants qui construiront la société de demain, pourvu qu'on les partage dans une démocratie moderne.BDGest 2014 - Tous droits réservés