Résumé: Mai 1848, le commerçant Samuel Brannan répand la nouvelle à grand bruit dans les rues de San Francisco : « De l'or, de l'or, de l'or ! Il y a de l'or dans l'American River ! ». Informé quelques semaines auparavant de la folle découverte d’un charpentier, James Marshall, sur le site de Sutter's Mill, Brannan a bondi sur l'occasion ! Froid calculateur, il s'est empressé d'acheter à bas prix tous les outils qu’il trouve dans la région, pour ouvrir des magasins et revendre les pioches, tamis, pelles et autres matériels nécessaires à la prospection, jusqu’à cent fois leur valeur. Quelques mois plus tard, il devient le premier multimillionnaire de de Californie et l'homme le plus puissant du Golden State, avant de se faire élire au Sénat en 1853. Dans l'intervalle, la fièvre de l'or devient un phénomène de masse. Entre 1848 et 1856, près de 500 000 individus se précipitent à leurs risques et périls vers l'eldorado californien, venant du reste des Etats-Unis, mais aussi d’Europe, d’Asie, d'Australie ou d'Amérique du Sud.
S
ouhaitant faire un reportage sur la ruée vers l’or qui bat son plein en Californie, un journaliste du New York Post interroge le futur sénateur et homme d’affaires Samuel Brannan. Celui-ci raconte ainsi son aventure personnelle et sa réussite depuis son départ de la Grosse Pomme à bord d’un navire en 1846 jusqu'à son arrivée à San Francisco, qui ne s’appelait encore que Yerba Buena. Il raconte l'espoir des premiers aventuriers qui ont foulé le sol afin d’y trouver de la richesse, la folie des débordements et les déceptions amères.
La collection La véritable histoire du Far West s'enrichit d'un nouveau tome centré sur un épisode mythique des États-Unis. Luca Blengino et David Goy ont pris le parti de faire découvrir ce pan de l'histoire à travers Samuel Brannan, l'homme qui a lancé la rumeur. Ce négociant opportuniste et ambitieux devint riche, non pas grâce à l'or, mais en faisant du commerce qui fournira les orpailleurs en ustensiles utiles à leur prospection. Au travers des anecdotes de ce personnage, le scénario retrace les étapes de cette grande épopée et la manière dont les évènements ont fait grandir ce jeune État et des villes comme San Francisco et Sacramento. Ce développement ultra rapide de la côte Ouest américaine a notamment drainé une vague d’immigration sans précédent, aux conséquences parfois désastreuses. La narration est dense mais relativement bien équilibrée, les informations sont délivrées au fur et à mesure du récit sans surcharge, ainsi le lecteur apprend en même temps qu'il est diverti.
Roberto Meli propose un graphisme relativement correct, classique et détaillé. Les couleurs chaudes et lumineuses mettent en valeur le trait et les arrière-plans.
La Ruée vers l'or permet de découvrir ou d'approfondir de manière tout à fait agréable ses connaissances sur cette célèbre période de la construction de l'Amérique.