Le 30/08/2020 à 14:38:13
Cela pourrait être le titre d’une chanson de la célèbre animatrice Dorothée ou de Linda de Suza pour les plus vieux lecteurs en mal de nostalgie. Qu’est ce qu’il y a donc dans la valise de cette étrange femme qui semble avoir une jeunesse éternelle ? Il faut dire que la sorcière échange ses prestations de télétransfert par des unités de temps qu’elle prend. Le tarif pour chaque personne est de 7 ans. Cependant, il n’y a qu’un seul débiteur. Si vous êtes trois, cela fait 21 ans pris instantanément à une personne. Ainsi un bébé de 1 an se retrouve avoir subitement 22 ans. Il ne vaut mieux pas être un grand groupe car quand c’est de l’ordre de la cinquantaine d’années à récupérer, on peut très vite prendre un sacré coup de vieux. Le cadre est celui d’une dictature au croisement entre Hitler et Mussolini mais avec une touche de bâtiments et de statues austères à la soviétique. Le sujet est sérieux car il s’agit d’aider les rebelles qui luttent pour la liberté. Cela me rappelle singulièrement la saga Hunger Games où notre héroïne tire à la fin non pas contre le dictateur déchu mais contre la présidente. C’est également une réflexion sur le sens de l’histoire et la prise du pouvoir. On s’interrogera également sur la nature humaine. J’ai beaucoup aimé le déroulé de ce récit qui réserve manifestement de bonnes surprises et des trouvailles assez astucieuses. Quant à la valise, elle est simplement magique dans la mesure où elle permet de se retrouver à un autre endroit ce qui est assez pratique quand on veut quitter une prison par exemple. A noter également un graphisme plutôt somptueux avec des décors à faire frémir. C’est très gothique dans l’approche mais résolument moderne et authentique sur un autre plan plus philosophique ou politique. Pour une première des auteurs, je dois dire que c’est vraiment une réussite tel un pur joyau qu’il convient de ne pas cacher dans une valise diplomatique.Le 27/12/2018 à 22:00:43
(7/10: bien) Dans un Isérois fantasmé, la Cité vit sous le régime totalitaire du Dux. C'est lots d'une terrible pandémie que le Dux a profité du désarroi des citoyens pour leur imposer sa coupe. Les opposants politiques ont été tués, ou exilés au delà du Mur, la fortification qui ceinture dorénavant la Cité. Dans les montagnes, les groupes armés de la Résistance, se rassemblent pour tenter une action d'éclat. Se tenant à l'écart de ces luttes, dans un manoir isolé, vit une dame élégante qui ne se dépareille jamais de son étrange valise... Cet album me semble constitué un récit pour adolescents à la construction agréable. Le commencement fait craindre une Nième dystopie sur les régimes fascistes, mais le scénario prend ensuite une tournure originale, et évite les schémas les plus évidents. L'association d'une couleur "primaire" à chaque groupe radicalisé est une bonne idée, même si elle induit une schématisation, une simplification du propos. Le scenario se tient de bout en bout, et l’intérêt de la morale suggérée (les civilisations sont traversées par la folie des pouvoirs) dispense de recourir à une pirouette de fin. Coté réalisation, j'ai peu d'enthousiasme pour le dessin à la palette graphique. L'ordinateur aide certainement la préparation du scénarimage ("story-board"), mais il est souvent l'excuse à une colorisation par simple aplat.Le 27/12/2018 à 21:36:14
Beau style graphique, bel univers. Manque juste un scénario un peu plus original, en particulier au niveau du dénouement qui aurait pu être plus surprenant.Le 25/10/2018 à 15:34:49
Un des éléments clés de cet album est la maquette, qui semble avoir été une partie intégrante du projet. L'ouvrage est donc particulièrement soigné (je ne parle pas de la fabrication car je l'ai lu en numérique), avec un cahier final servant de prologue et détaillant l'origine de la passeuse. Un bien beau projet, mais qu'en est-il de la BD? Dans une cité entourée de murs et soumise à un pouvoir autoritaire protégeant sa population des dangers d'au-delà de l'enceinte, la rébellion s'organise en dénonçant l'absence de libertés et les crimes cachés commis par le Dux. Une passeuse utilise ses pouvoirs magiques pour faire évacuer les résistants de la Cité... en échange d'années de leur vie... La Valise est une dystopie fantastique réalisée par une équipe de novices en BD et venant du cinéma d'animation. Cela s'en ressent dans l'ambiance générale, tant graphique que dans les transitions qui sont très inspirées du cinéma d'animation. Contrairement à la relative déception Poet Anderson dont la conception est proche, l'album édité par Akileos a pour lui sa cohérence et son caractère fini. Si l'entrée en matière, très élégante, pose un contexte totalitaire connu reprenant l'esthétique des grandes dictatures des années 1930, avec son chef charismatique, ses grand messes, ses résistants et ses exécutions publiques, la fin est assez énigmatique, laissant entendre une reproduction sans fin de la même histoire dans différentes réalités. C'est comme souvent dans ce genre d'histoire, à la fois frustrant par l'absence de réponse, et dynamisant par l'ouverture réflexive que cela produit en nous faisant participer à la construction et l'analyse du dénouement. En imaginaire il est toujours gratifiant de partager quelque chose avec les auteurs au travers de leur ouvrage. La Valise aurait pu être une énième illustration des régimes totalitaires, avec la fascination de l'esthétique tout particulière qu'ils arboraient et le rôle majeur que la communication a eu dans ces régimes, mais le côté fantastique et le personnage central qu'est la passeuse donnent une tonalité originale que l'accélération de la seconde partie accentue en surprenant le lecteur là où il ne s'y attend pas. L'exposition est en effet lente et longue dans cet album, les auteurs prenant le temps de poser leur esthétique des cases, la construction élaborée et très géométrique du découpage et cet univers très sombre. Car l'esthétique est une préoccupation de tous les instants pour l'équipe créative, jusque dans cette peau noir permettant des contrastes rouge/noir, ces grandes bannières et ces contre-plongées. Puis à compter de la rupture scénaristique du milieu d'album l'ambition devient toute autre, exposant une thématique sur le renouvellement du pouvoir, sa corruption et sur la transformation des aspirations en autojustifications, pour finir une réflexion sur le mal même. A ce stade le tempe et l'espace sont déconstruits pour nous plonger dans les dernières pages dans un vortex étonnant qui nécessite temps et relecture pour bien l'appréhender. Sur le plan graphique, nous avons des dessins plats, très numériques, dans un style simplifié proche du cinéma d'animation. On peut tiquer au premier abord, mais l'ensemble est très maîtrisé et l'habillage général comme la mise en scène permet de compenser cet "effet plat" comme sur Warship Jolly Roger ou Gung-Ho. Je le répète, personnellement ce ne sont pas les dessins (correctes) qui donnent son cachet à l'album mais bien le travail général sur l'ambiance graphique et le jeu sur l'espace avec cette valise, cette sorcière jouant des dimensions comme sur cette case en miroir inversé où elle progresse dans son manoir ou cette séquence finale dans le non-temps, très réussie, où les auteurs peuvent laisser libre cours à leurs visions, séquence qui peut rappeler l'exceptionnelle série Divinity où les auteurs jouent pareillement du temps et de l'espace. S'il ne s'agit pas d'un album majeur du fait notamment d'un dessin assez standard, la qualité de réalisation et le plaisir des auteurs que l'on sent à la lecture permettent à ce premier album d'être un beau projet qui vous transportera dans un monde imaginaire en procurant qui plus est une intéressante réflexion sur le pouvoir. Perspectives et limites que j'avais trouvé dans le récent Arale, sur un sujet proche et qui aurait pu gagner en profondeur avec un ou deux albums de prolongations. Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/10/20/la-valiseLe 01/04/2018 à 11:30:14
Une jolie claque originale et bien écrite. Whaouh ! Dès les premières pages, on pressent une ambiance un peu spéciale à laquelle ou s'accroche. Je n'ai pas su dire si je me trouvais au milieu d'une fable ou d'une aventure et cette sensation ne m'a pas quitté jusqu'à la fin du récit. On trouve dans cet album une narration efficace qui passe par la disposition des case et un multitudes de codes graphiques, c'est riches et fluide. L'histoire en elle même est tout aussi bien traitée et vraiment originale. Le dessin évoque clairement l'animation et je pense réellement qu'un tel film d'animation tiendrait du chef d'œuvre. Le design des personnages, des décors et des astuce illustrant les talents de l'héroïne sont très travaillés. j'ai aussi beaucoup apprécié les ombres et les ors pour illustrer les renversements de situation. Bref, c'est du très bon boulot et un très bon choix d'édition pour Akiléos qui, encore une fois se démarque avec un album de qualité. Bravo !Le 11/03/2018 à 21:02:23
Un album surprenant tant sur le plan graphique que scénaristique. Coté graphique, le dessin très géométrique est magnifique, détaillé et très soigné. Les couleurs et les jeux d'ombres, notamment sur les scènes de nuit, sont splendides. Coté scénario, on accroche tout de suite à l'histoire qui mélange le fantastique avec l'espèce de dictature qui règne dans le récit (qui n'est pas sans rappeler des faits historiques authentiques). Cet album a été travaillé et recherché. Cela s'en ressent et donne un one-shot efficace et divertissant.Le 03/03/2018 à 22:13:57
Voilà un album qui mérite que l’on s’y arrête. Les trois jeunes auteurs nous mettent en scène un univers sombre et fascinant. Les relations entre les différents clans sont présentées de manière efficace et on rentre très vite dans l’action. Le final, quant à lui, est surprenant mais apporte une vraie originalité. Alors on aurait aimé le double de pages, ou plusieurs tomes, pour détailler un peu plus la psychologie des personnages, par exemple... mais ce 1er one shot est très prometteur.Le 04/02/2018 à 17:20:34
Il est des BD qui vous ravissent l’œil mais aussi l'esprit, La Valise en fait partie. J'ai passé un vrai bon moment devant cette BD, j'y ai découvert des personnages impressionnant qui vous fascineront autant que certains vous effraieront. La plastique est super avec des images qui n'ont pas à rougir du 7e Art. Une gestion tout en finesse des couleurs et une ambiance qui vous feront littéralement dévorer cet ouvrage dès la lecture des premières pages. On a affaire à des gens qui ont intégré et digéré le média BD pour nous pondre quelque chose de fort. A lire absolument !!!Le 31/01/2018 à 18:25:12
Un beau livre avec un scénario captivant, très bien pensé et avec une grande attention aux détails. Un vrai plaisir à lire !BDGest 2014 - Tous droits réservés