Info édition : EO française. Elle est identifiée par l'absence de référence aux éditions Dupuis au 2e plat et la mention "Imprimé en France".
Résumé: Jean Valhardi assiste sur la nationale 5 à une course-poursuite entre une 2CV et une Porsche, sauvant in extremis le conducteur de la petite voiture, Jean Marchand, journaliste-reporter. À l’hôpital, où une bombe vise Marchand, Valhardi fait la connaissance de Gégène et comprend que son nouvel ami est au cœur d’un mystérieux complot. Tous deux mènent l’enquête et découvrent une villa où le Japonais Atamoto, déguisé en domestique, les piège et les fait transporter sur une île du Pacifique après les avoir drogués. Là, Atamoto leur propose de rejoindre l’organisation secrète du « Soleil Noir », qui rêve de dominer l’Asie avant de s’étendre au reste du monde. Valhardi accepte en apparence afin de mieux observer l’ennemi et de préparer une évasion, suivi par Gégène. Ils rencontrent bientôt Jimmy, un mécanicien prisonnier depuis 1944, qui a mis au point un plan d’évasion mais ne peut l’accomplir seul. Ensemble, ils provoquent un incendie pour couvrir leur fuite et réussissent à s’échapper en mer, avant d’être recueillis et soignés à Hong Kong. Mais Atamoto, loin d’avoir abandonné, exige leur exécution, tandis que le mystérieux numéro 1 du Soleil Noir semble avoir pour eux d’autres projets.
Pas une seule critique pour ce classique de la bande dessinée ?
"Le Soleil noir" est l’un des albums les plus appréciés de la série, avec "Le Château maudit". Il suffit de rappeler la grande influence qu’il a exercée, par ex, sur l'art de Chaland et Clerc.
C’est le volume idéal pour commencer à lire "Valhardi", puisque Jijé - de retour sur la série qu’il avait créée, après de nombreuses années - effectue un "reboot", en introduisant aussi un nouveau co-protagoniste (le pigiste Gégène).
Le scénario est plaisant, bien que pas mémorable. La première partie est passionnante, grâce aussi à une bonne dose d’humour présent dans les dialogues. Une longue séquence d’investigation dans la campagne parisienne, très engageante, qui n'est pas sans rappeler le début de "S.O.S. Météores" de Jacobs. Dans la deuxième moitie, l’action se déplace sur une île du Pacifique, où Valhardi doit saboter les actions d’un groupe paramilitaire qui voudrait tenter un coup d’État au Japon. L’intrigue est agréable, mais les motivations et les moyens de cette organisation restent assez floues, et il est difficile de se passionner pour de vrai.
Les dessins sont clairement la pièce maîtresse de l'album. Après avoir découvert l’art de Milton Caniff dans l’après-guerre, Jijé commence à l’imiter, et de nombreuses séquences - en particulier celles qui se déroulent sur l’île - semblent issues directement de "Terry and the Pirates" (voir, par ex, la page 34). Les planches, en général, sont vraiment élégantes, et il en résulte l’un des meilleurs albums que Jijé ait jamais dessiné, avec quelques Tanguy et quelques Jerry Spring.
PS : la couverture est géniale ! Elle rappelle certaines couvertures de "Buck Danny" ou "Dan Cooper", mais possède une énergie beaucoup plus grande que les dessins de Hubinon et Weinberg.