A
ssister, sans chevalier servant, au mariage de son ex et de sa meilleure amie à Venise est le nouveau cauchemar de Valentine. Hélas, malgré les efforts de son psy reconverti en marabout et de sa copine Bérénice, elle partira avec, comme seul compagnon, le chien de sa mère. Le cocktail de retrouvailles avec les anciennes du Lycée Claire Chazal s'annonce sous les meilleurs auspices.
Toujours aussi malchanceuse, Valentine continue ses frasques de jeune célibataire dépressive, dans un monde de plus en plus dédié aux canons de la beauté et au paraître. Anne Guillard aiguise toujours autant son sens de la critique cynique et désabusée des consommatrices accros aux magazines féminins. La couverture est, comme à son habitude, une parodie de ces derniers avec son lot de slogans accrocheurs et tout aussi absurdes. Les pages intérieures alternent fausses publicités et aventures pitoyables de Valentine. Après le Spécial Epilation et le Spécial Paumés voici donc le Spécial Romantisme et l'inévitable voyage à Venise, aucun stéréotype ne nous sera épargné ! Et c'est l'un des reproches que l'on peut faire à l'auteure : le coté prévisible de la vie ratée de son héroïne. Certes c'est aussi ce qui fait rire, parfois, et sourire, souvent, mais l'acharnement sur la "looser attitude" pèse un peu sur la lecture et comme le plaisir de la découverte des premiers tomes est passé… Peu de renouvellement au programme donc, mais certaines scènes laissent entrevoir plus qu'un talent naissant pour le détournement façon Les Nuls et la vision lucide de l'enfer de celles qui ne sont pas tout ce que la société les pousse à être. Créer du contenu sur du vent n'est pas donné à tout le monde.
Le vrai challenge pour une série humoristique, c'est durer sans lasser, à l'instar d'une Bretécher (à laquelle on compare souvent Anne Guillard) et de son Agrippine. Pour cela il faut s'accrocher et se renouveler. C'est le moindre mal que l'on puisse souhaiter à la "maman" de Valentine.