Info édition : Mention "/001" après l'ISBN en page de garde.
Résumé: L'identité peut être une fierté... ou un crime.Mulhouse, de nos jours. Un jeune cadre dynamique accro aux substances pour tenir le rythme, décide de passer une semaine de « vacances », en cure au sanatorium XXX. Un soir, il fait la rencontre de son voisin de chambrée, M. Engel, fils d'un important vigneron de la région de Colmar. Après lui avoir fait goûter un délicieux Riesling, celui-ci lui raconte l'histoire de sa famille, dans l'Alsace de 1940... La région intégrait alors le IIIe Reich après la victoire éclair des Nazis, et après avoir été successivement allemande puis française. Entre les arrestations, les interdictions, l'assimilation aux coutumes nazies et le début de la chasse aux Juifs par la gestapo, les tensions identitaires refaisaient surface dans une région déjà constamment tiraillée entre les deux cultures. L'histoire des Engel était celle, tragique, d'une famille comme les autres. D'une famille en guerre. Contre l'histoire, contre elle-même.Après L'Île des Justes, Stéphane Piatzszek et Espé nous racontent une nouvelle fois l'héroïsme ordinaire des françaises et des français pris dans la tourmente de la guerre sous l'Occupation. Une saga familiale au souffle romanesque et salutaire.
J'aime les récits qui ont pour cadre ma région natale à savoir l'Alsace. En effet, celle-ci s'est battue à travers l'histoire pour exister. Elle a été conquise par Louis XIV pour être rattaché à la France avant d'être reprise par l'Allemagne en 1870 soit un siècle plus tard.
En 1918, elle est reprise par la France à l'issue de la fin de la première guerre mondiale mais Hitler vient d'envahir la France en 1940 et la rattache aussitôt à son pays. Aussi, les alsaciens ont été fort ballottés durant ce XX ème siècle. C'est toute l'histoire d'une famille de vigneron près de Colmar lors de la Seconde Guerre Mondiale qui nous est raconté.
Evidemment, l'un des frères va aller du côté des jeunesses hitlériennes quand l'autre choisit le camp de l'autonomie alsacienne sans compter la grande sœur institutrice qui va choisir la résistance. Le père va être témoin de ce déchirement familial sans pouvoir s'y opposer. On pressent le drame à cette division politique sur fond de guerre.
Pour autant, on va intéresser également à l'agriculture et notamment à la viticulture et à la production du bon vin blanc alsacien comme le riesling. Le père vigneron n'hésite pas à nous donner des informations sur les techniques comme la méthode de nettoyage des tonneaux en bois. Il est question également de réhabiliter des vieux plans de vignes datant du Moyen-Age.
Ce premier tome qui parle du pays perdu est une excellente introduction tant sur le fond que sur la forme. A découvrir bien entendu car c'est à la fois instructif et captivant !