Résumé: Quand elle apprend la mort de son père, Yumiko, jeune graphiste londonienne, doit partir au Japon pour assister à la traditionnelle cérémonie des obsèques. Le voyage au pays de ses origines, jusque dans la ville où elle est née et a grandi, se révèle une succession d'émotions contradictoires et bouleversantes. Qui est-elle devenue loin de chez elle?
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Même si je vis là-bas, mes racines sont ici. Je m’appelle Yumiko et je reviens sur la terre de mes ancêtres. Heureuse en Angleterre, mais nostalgique des cerisiers en fleurs, j’hésite encore à choisir !
Mon retour suite au décès de mon père me montre à quel point l’éloignement apporte cette distanciation que les années à vivre loin des siens renforcent. Je le savais à des milliers de kilomètres, mais vivant. Aujourd’hui, il n’est plus et c’est seulement lorsque je me suis penchée sur son cercueil, pour lui annoncer que je me mariais, que sa disparition est devenue une douloureuse réalité.
Insidieusement, cette épreuve me renvoie à mon passé, à mon présent… à ce que j’étais, ce que j’aurais pu être et à ce que je suis finalement devenue. Plus d’ici, sans être vraiment d’ailleurs, qui suis-je maintenant ? En partant, je voulais faire comme ma mère et fuir le futur que me préparait la tradition. Cela fait près de dix ans que j'ai quitté les miens et, aujourd'hui, je me sens presque comme une étrangère dans le pays qui m’a vue grandir !
Sous le pinceau de Fulio Obata, mon histoire trouve une résonance particulière. Tous les deux, nous avons échangé notre archipel pour une île. Curieusement, nous sommes également graphistes et - pour l’instant – notre vie est en Europe. Nous nous retrouvons sur ce récit doux-amer, mélancolique, et dans ces aquarelles où les vides esthétisent l’espace.
Ceux qui partent prennent le risque de ne plus revenir et d’être oubliés. Certains en font même un album, alliant l’émotion si chère au théâtre Nô et les nuances qui portent le rituel du thé. »
Les avis
Erik67
Le 22/12/2020 à 14:33:56
Franchement, ce thé pour Yumiko ne casse pas des briques. Les thèmes exploités sont archi-connus: le retour à ses racines pour connaître son véritable moi ainsi la perte d'un père resté au Japon. Son décès sera l'occasion de revenir de cet exil et de faire le point pour Yumiko autour d'une tasse de thé.
Il est vrai que le dessin arrive à nous transmettre une certaine mélancolie. Mais cela reste assez froid et presque impersonnel comme une absence de sentiment profond. On dira qu'il y a une certaine retenue.
Ce n'est pas une bd qui prend aux tripes malgré un scénario classique. Au final, il ne se passe pas grand chose.
Moka
Le 24/05/2014 à 08:41:38
Le Japon se voit sublimé par des aquarelles incroyablement réalisées. L’eau qui dilue la peinture offre une douceur d’une rare beauté aux dessins d’Obata. Il y a comme un goût de carnet de voyage entre les pages et cela ne fait qu’alimenter mes envies de Japon… Indéniablement, les qualités graphiques de cet album s’imposent au lecteur dès les premières planches et c’est un pinceau gracieux et élégant qui vous transporte à des milliers de kilomètres.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/05/24/un-the-pour-yumiko-fumio-obata/
phileas35
Le 10/05/2014 à 10:40:29
Un album formidable sur l’exil, la famille, l'identité et les choix. Le cheminement de l'héroïne nous est rendu palpable par la poésie et la douceur des pastels. Une introspection pudique à lire absolument.