Résumé: De vrais mousquetaires ont inspiré Alexandre Dumas pour son célèbre roman. Ce récit narre les péripéties imaginaires de ces héros durant leur adolescence tout en respectant les faits de la grande Histoire de France.
1632, le jeune Henri d'Aramitz et son ami Isaac de Porthau arrivent à Paris dans l'espoir de trouver de l'aide pour délivrer le père d'Henri et ses trois compagnons, tous les quatre mousquetaires du Roi. Ils ont été faits prisonniers par un agent du cardinal, le sinistre Rochefort. Seule l'alliance entre le Duc de Nevers et ces jeunes gens pourra déjouer les plans de Richelieu
L
es mousquetaires du Roi sont tombés dans le piège tendu par Rochefort. Enfermés dans une cellule, à Toulouse, ils ne peuvent plus protéger Louis XIII des manigances du Cardinal de Richelieu et de son sbire. Aussi espèrent-ils que leur appel à l'aide sera entendu et qu'ils seront bientôt secourus. Justement, Henri d'Aramitz, le courageux fils de l'un d'entre eux, n'hésite pas un instant à prendre la route en direction de Paris. Accompagné de son ami, Isaac de Porthau, il compte bien trouver de l'aide et réussir à délivrer son père et ses amis.
Telle une préquelle au roman Les Trois mousquetaires, cet album se veut à la fois détaché et respectueux de l'œuvre dont il est inspiré. Respectueux du cadre historique tout d'abord. Richelieu, Louis XIII, Tréville, comme le contexte politique de l'époque sont exposés. Mais aussi et surtout les hommes qui ont inspiré l'écrivain : Isaac de Portau, Henri d'Aramitz et Charles de Batz de Castelmore. Plutôt que de livrer une énième adaptation, l'auteur revient aux sources d'Alexandre Dumas et imagine l'adolescence de ces personnages avant qu'ils ne deviennent les héros passés à la postérité. Tout en respectant les relations entre chacun d'eux (notamment les liens de parenté), il n'hésite pas à s'émanciper de la réalité (en insérant d'illustres contemporains aux côtés des apprentis mousquetaires par exemple). Que les amateurs d'intrigues de cape et d'épée se rassurent, escrime, trahison, duels et complots sont bien de la partie. L'humour également, distillé avec parcimonie, il ponctue la lecture sans jamais l'alourdir. Au final, en plus de poser les bases des péripéties que tout le monde connait, agrémenté de nombreux clins d'œil au livre, ce titre offre une histoire complète.
Qu'il signe sous son pseudonyme (Le Fab) ou sous son vrai nom, Fabien Dalmasso n'a plus à démontrer son goût pour les récits d'aventures jeunesse (Reflet d'Alcide, Stimpop). Avec Un pour tous !, il s'octroie une récréation digne des épopées romanesques de son enfance. Fruit de ses inspirations, son dessin classique lorgne allègrement vers le manga. S'il peut dérouter et sembler inapproprié au premier abord, il n'en demeure pas moins efficace surtout lors de la gestion des scènes d'action. Les allergiques aux grands yeux expressifs, aux onomatopées ici ou là et à l'absence de décors sur les gros plans sont prévenus. Mais malgré quelques errements dans les proportions corps/visage, les autres y trouveront largement leur compte. Enfin, les jolies couleurs de Cyril Vincent, pour la lisibilité, associées à une large galerie de personnages, pour une identification aisée, participent également à une immersion de tous les instants.
Bien documenté, Les cadets à la rescousse ouvre cette nouvelle série sur de bonnes bases. Si la forme ne conviendra pas forcément à tout le monde, le jeune lectorat se plaira à suivre l'adolescence, quelque peu fantasmée, de héros ayant marqué l'imaginaire de nombreuses générations.