Résumé: Après le succès de Kobane Calling et dans la lignée de Oublie mon nom, un roman graphique de formation décalé, mêlant humour et gravité, dans lequel Zerocalcare revient sur trois moments de sa jeunesse lui permettant de souligner les premiers questionnements existentiels, l'importance cruciale de l'amitié et les désillusions qui surgissent à l'approche de l'âge adulte. Le tout à travers un narrateur possédant un véritable don de l'autodérision, impitoyable avec ses faiblesses qui peuvent aussi être les nôtres.
D
ans l’Hexagone, Zerocalcare est un auteur qui se découvre dans le désordre. Toutefois, pas de panique, car comme il est précisé dans la postface qui accompagne cette édition française : tant que vous restez dans le continuum de Terre 00156, vous n’êtes pas perdus !
Paru chez BAO Publishing en 2012, Un polpo alla gola, aura donc mis près de dix ans pour franchir les Alpes et permettre d’en connaître en peu plus sur les tourments existentiels de Calca’, Se ‘ et Sa’…
Après La prophétie du tatou, le dessinateur transalpin revient dans ce qu’il est tenu de décrire comme... un roman autobiographique qui s’articule autour de moments qui l’ont construit, à savoir : les affres de sa préadolescence à la Rebibbia, les errances de son adolescence à la Rebibbia et la précarité de son adulescence… à la Rebibbia.
Pour les boomers, cet album prêtera à sourire sauf s’ils regardent de plus près leurs progénitures ! Zerocalcare n’a pas son pareil pour retranscrire les états d’âme d’une génération perdue née dans l’impasse des années 90 et qui rame aujourd’hui à trouver ses propres repères ! Un humour dont le cynisme et l’autodérision peinent à cacher une bonne dose de désillusion, un dessin à la simplicité et la fluidité d’une belle efficacité, des métaphores aussi animalières que didactiques, une traduction d’une rare qualité qui laisserait à penser que Michele Rech est parfaitement bilingue (ce qu’il est par sa mère) font que cet album doit éveiller, voire raviver, en chacun quelques souvenirs à défaut d’émotions. Futile, désinvolte, exaspérante, immature, autocentrée… les qualificatifs pour stigmatiser l’Équipe historique ne manquent pas ; mais parallèlement, le désarroi que ressentent ces trentenaires à s’identifier à la société qui les a engendrés comme les difficultés qu’ils éprouvent à s’y épanouir forcent l’empathie et en font toute la saveur !
Lucide autant que résigné, Le poulpe à la gorge est le résumé d’une jeunesse désabusée qui se cherche sans vraiment être certaine de se (re)trouver ! Cependant au-delà de la déprime ambiante, Zerocalcare trouve toujours la force et une raison de croire en un avenir qui ne peut être pire…
Les avis
minot
Le 08/10/2021 à 22:21:57
Plaisant à lire même si ce n'est pas le meilleur roman graphique de Zerocalcare. La raison ? Il s'agit en fait du second album de Calca', paru il y a près de dix ans en Italie, et qui vient donc seulement d'être traduit en français maintenant. C'est donc moins profond que AU-DELA DES DECOMBRES ou OUBLIE MON NOM, et bien évidemment que KOBANE CALLING, tous parus après UN POULPE A LA GORGE.
On retrouve néanmoins avec plaisir l'univers autobiographique de l'auteur, sa capacité à nous faire sourire et nous attendrir et son dessin à la fois simple et rond, très lisible. Mais comme dans toutes les BD de Zerocalcare, je crois que ce que je préfère ce sont ses délires de geek et ses souvenirs d'enfant des années 80 et d'ado des années 90 qui personnellement me parlent beaucoup.
J'ai donc dans l'ensemble bien aimé, mais ça fait longtemps que je ne suis plus objectif quand il s'agit de critiquer une BD de Zerocalacre ...