Résumé: Xing, toujours en proie à la tristesse, s’est enrôlé dans la résistance anti-japonaise. Haru, de son côté, subit de plus en plus violemment la pression du nationalisme et de l’embrigadement. Et tandis que l’heure est à la guerre et au terrorisme, les retrouvailles entre ces deux-là semblent s’annoncer sous une bien sombre étoile… Leur amitié pourra-t-elle survivre à la haine ?
A
lors que la guerre a éclaté, Xing est entré dans la résistance chinoise sous le pseudonyme de Junk et regagne Shanghai pour y mener de nouvelles actions anti-japonaises. Dans la ville qu’elle a appris à aimer à ses côtés, Haru a, elle aussi, été happée par le conflit. Elle vit au rythme des bombardements états-uniens et des travaux « patriotiques » imposés à tous les écoliers. Lorsque la maison de son amie Chii devient la cible d’un attentat, elle n’hésite pas à se lancer à la poursuivre du coupable qu’elle a entraperçu. Lorsqu’elle le rejoint, quelle surprise de reconnaître un visage qu’elle espérait depuis longtemps revoir.
Voilà déjà l’épilogue d’Un pont entre les étoiles. Après l’ellipse temporelle qui coupait le troisième volume et permettait de faire un bond de quelques années pour entrer de plain-pied dans la Guerre du Pacifique, Kyukkyupon poursuit sur sa lancée et conduit sa narration assez rapidement. La question principale est de savoir si ses principaux personnages sauront surmonter l’inimitié entre leurs peuples respectifs, laquelle a désormais complètement basculé dans la violence. Son héroïne demeure fougueuse et pétrie de bons sentiments, mais également fidèle à l’amitié développée avec Xing auquel elle pense souvent, comme en témoignent quelques courts flashbacks. Désormais plus âgé et marqué par les événements, le jeune Chinois se trouve, lui, pris entre la volonté d’assouvir son désir de vengeance et sa reconnaissance envers les bons souvenirs qu’il a conservés de la Japonaise. La dimension psychologique apparaît donc travaillée, notamment sous le prisme du pacifisme incarné par Haru et qui prend une forme plus générale dans les dernières pages. Pour autant, la réalité n’est pas oubliée et certains aspects semblent quelque peu gommés ou adoucis, les dialogues permettent d’évoquer des drames tels que le largage de la bombe atomique sur Nagasaki. Enfin, cet album est l’occasion de dire au revoir en douceur aux différents protagonistes, y compris certains plutôt antipathiques au début de l’histoire.
Joliment illustré, ce quatrième volet d’Un pont entre les étoiles offre un final rempli d’espoir en l'humanité.