Le 14/12/2025 à 22:52:18
Qui l'eût cru, après un premier tome réussi, Jordi Lafebre joue carte sur table et nous propose un deuxième tome avec "Je suis un ange perdu", suite des aventures de Eva dans la même lignée de ce qui a fait le succès du premier, un polar décalé dans son approche. Une pile électrique en guise de personnage principal, Eva ne ménage pas son énergie pour expliquer son cheminement entre actions audacieuses et mauvaise maitrise de ses émotions, elle a tout d'une folle à lier. Pourtant, on s'attache rapidement au personnage de Eva : brutale, authentique, d'un naturelle sexy, une instabilité émotionnelle chronique qui fait qu'elle est suivi de près par son psychologue Llull. On retrouve alors la mécanique qui a fait le succès et l'image du 1er tome. Jordi Lafebre, c'est toujours des personnages haut en couleur dont lui seul a le secret : très expressifs, avec beaucoup de gestuelles complexes et intelligible, sur un rythme cadencé qui permet malgré le cadre statique (la salle de rencontre entre les enquêteurs, Eva et Llull) de faire en sorte d'avoir toujours du mouvement dans l'espace et dans le temps (avec de nombreux flashbacks). Au niveau du récit, les idées sont là et la lecture est fluide, cependant je ne l'ai pas trouvé aussi marquante que le premier tome, Eva prend rapidement toute la place et en laisse peu aux personnages secondaires, ainsi elle s'étale sur sa vie sexuelle (drôle de séquence d’ailleurs), sur son enquête personnel et sur comment en est t-elle arrivé ainsi. Mais le reste s'efface rapidement. De même qu'elle est très émotive avec son psy et s'exprime énormément, et en même temps fait preuve d'un sang-froid sans faille lorsqu’on lui pointe une arme sur la tempe, c'est très paradoxale d'avoir ce comportement très différent pour un même personnage. C'est une bonne lecture, fluide et dynamique mais qui pour ma part ne restera pas mémorable.Le 20/11/2025 à 09:18:59
Déflorons tous de suite le faux mystère: oui cette seconde aventure de notre psy préférée est un nouveau coup de cœur (le troisième en trois albums) et assurément un des cadeaux de noël sous le sapin. La recette est désormais connue, totalement craquante et comme avec les Vieux fourneaux ou l’Undertaker on signerait pour des dizaines d’albums à venir les yeux fermés tant Lafebre touche avec un plaisir manifeste la perfection de ce qu’est la BD… tant qu’il a quelque chose à raconter sur la Barcelone de son enfance. Si la trame de l’enquête est la recherche d’une star du football suivie par Eva et mystérieusement disparue, cette nouvelle aventure déjantée (toujours racontée depuis chez le psy, en compagnie de l’adorable Merkel) va entrer plus profondément dans l’intimité de héroïne en nous présentant sa chère maman internée à l’asile mais également un étrange pas de deux avec l’adorable adjoint de la plus redoutable limière de la police barcelonaise… Ce qui est fascinant dans cette série c’est qu’elle est totalement égocentrique (littéralement), pas une page ne se passant sans Eva, l’auteur utilisant avec envi les points de vue, expression de sa psyché et matérialisation du trouble qui l’anime. A la fois toute puissante jusqu’à ignorer le danger (ce qui permet de rendre crédible une qualité premier des héros), elle alterne le mode kawaï, prédatrice sexuelle ou leader maximo des minorités de cette Espagne si marquée par son machisme catholique. De quoi lasser le lecteur de suivre ce personnage sous tous ses atomes… eh bien non, jamais on ne s’ennuie, la banane reste farouchement accrochée aux scènes et aux mots si pleins d’esprit de Jordi Lafebre. Dans Je suis un ange perdu la trame policière est un prétexte pour nous balader et l’on pourrait rester là deux ou trois cent pages sans bailler tant l’album sautille au rythme des humeurs de la donzelle. Sans grande prétention militante, l’auteur assume néanmoins sa culture (« woke ») en présentant des travestis, des travailleurs étrangers et en rappelant tout de même l’histoire fasciste très récente de ce pays qui n’en a pas plus fini que nous avec ses démons. Balancés ici comme de gentils débiles, les nazi sont néanmoins conspués par Eva et ses ancêtres jusqu’à cette touchante séquence de la Guerre d’Espagne sur laquelle on ne peut s’empêcher de penser à une franchise biographique. Sans doute un supplément d’âme qui fait des Polar à Barcelone une série de pépites dont on attend la suite avec impatience. Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2025/11/20/un-polar-a-barcelone-2-je-suis-un-ange-perdu/Le 13/11/2025 à 01:46:13
Une chose est certaine : Le gars Jordi se bonifie d’album en album. C’est drôle, inventif, frais, sensuel, original, beau, original et il y a encore des tas de choses à créer, à modifier, à peaufiner pour encore et encore améliorer un résultat si exceptionnel. Le plaisir de la lecture m’a donné envie de me replonger dans l’épisode précédent et je suis plus que certain que le mieux est encore possible. Mais Dieu, que la barre est haute ! Vive la BD, de ce niveau.Le 09/11/2025 à 20:25:32
Un très bon polar. C'est avec plaisir qu'on retrouve Eva, la psychiatre déjantée et enquêtrice à ses heures. Les répliques font mouches, l'histoire est prenante et ponctuée d'une galerie de personnages parfaitement campé. Le dessin est magnifique et la narration limpide. En bref : un très bel album.Le 06/11/2025 à 11:34:24
Un personnage attachant, un bon scenario et surtout de très beaux dessins avec une mention spéciale aux attitudes des personnages qui sont parfaitement bien rendues, en particulier pour l'héroïne.Le 27/10/2025 à 11:17:44
Inventif, original, et totalement imprégné de l’âme catalane, mélange paradoxal fait d’un esprit d’auto dérision, de mélancolie, mais aussi d’amour de la vie et de volonté ! Un grand bol d’air frais.Le 21/10/2025 à 19:22:12
Et revoilà la névrosée mais non moins attachante Eva, dans une nouvelle enquête rocambolesque au sein de la cité barcelonaise ! Comme d'hab', notre héroïne n'a pas son pareil pour se fourrer toute seule dans le pétrin et la voilà une fois de plus dans de beaux draps, malmenée à la fois par la police catalane, un groupuscule néonazi, un ex-membre des services secrets et bien sûr plusieurs voix dans sa tête appartenant aux femmes mortes de sa famille ! Je me suis autant régalé à la lecture de ce tome qu'à celle du précédent, d'autant que le dessin est toujours aussi réussi, avec un trait à la fois propre et dynamique comme j'aime.BDGest 2014 - Tous droits réservés