M
émé a eu douze enfants. Douze beaux enfants que la mort lui a pris, souvent parce qu'ils étaient noirs d'ailleurs. Alors quand Little Bill et sa maman viennent la rejoindre, preuves vivantes que l'un de ses fils a eu une descendance, elle ne peut qu'être heureuse. Travis, quant à lui, sort de prison après y avoir purgé une très longue peine pour un viol qu'il n'a pas commis, et il rentre à Rockwell Town pour se venger. Ces quatre-là vont se rencontrer, apprendre à s'aimer, mais sont-ils réellement dans la ville adéquate pour cela ?
Les clichés narratif ont ceci de bien qu'ils ont la vie dure. Dans Un paradis distant on retrouve la belle noire que tous convoitent, le repris de justice innocent au grand coeur, les attardés racistes et persuadés que la ville leur appartient, la vieille mama esseulée après la mort de tous ses enfants... Dans une valse de situations toutes plus classiques les unes que les autres, Wander Antunes mène ses personnages vers une fin un peu plus inédite, digne d'un western des années 60. Car cet album est un western, en fait, où les méchants cow-boys veulent la peau du gentil outlaw et de sa ravissante conquête.
Graphiquement, Walther Taborda alterne le meilleur et le pire. Les décors sont généralement très réussis, tout particulièrement les scènes d'intérieur qui fourmillent de détails, mais les personnages sont, pour la plupart, caricaturaux et grossiers. Leurs visages ont une game d'expression extrêmement réduite, allant du sourire "ultra bright" toutes dents dehors à la fureur très agressive... toutes dents dehors. Les corps féminins, affublés de poitrines énormes et de vêtements tellements moulants que l'on a l'impression que le tronc et le haut des jambes sont juste colorés différemment des membres, sont tout sauf naturels, montrant tous leurs atouts pour faire oublier leurs visages peu détaillés.
Un paradis distant se voulait un album au graphisme décalé, sur un scénario pas comme les autres. On en vient à souhaiter réellement ce décalage, tant le résultat déçoit.
La preview
Les avis
Erik67
Le 31/08/2020 à 20:20:04
Tiens, je ne savais pas que ce récit était une suite à un précédent. C'est vrai qu'il se laisse lire comme un tome vraiment indépendant. Je dois dire que j'étais particulièrement touché par l'histoire de cette vieille dame black qui a perdu ses enfants victimes du racisme dans une Amérique encore en pleine dépression.
Les dessins sont corrects dans l'ensemble. Cependant il faut réellement s'habituer au faciès des personnages. J'ai bien aimé le fait que les différents protagonistes ont des caractères bien trempés; cela change de ces bd aux personnages trop lisses et impersonnels.
La fin est triste, réellement triste. On mesure mieux la portée de ce titre: un paradis distant.
C'est une bonne découverte qui me donne envie de connaître le premier volet. A partager...
bobsk8man
Le 10/05/2007 à 16:50:44
Aussi bien que big bill est mort, une ambiance graphiques attractive, des magnifiques dessins, un scénario implacable... Tout ce qui faut pour plaire...
TiBen
scalp
Le 04/03/2006 à 11:48:00
Un tres beau recit que ce paradis distant encore plus triste que Big Bill, on s'attache au pauvre Travis. Certains scenes sont vraiment tres forte. Un recit fort et emouvant servit par un dessin tres bon.