Info édition : Avec un dossier de 8 pages en fin d'ouvrage, réalisé par Bernard Lecomte.
Résumé: « Par la guerre, tout peut être perdu ! »Paris, 12 décembre 1963. Rachel, une jeune femme de 21 ans, assiste à une pièce de théâtre : « Le Vicaire ». Elle est juive et née en 1942. Sa mère et elle ont échappé à une rafle mais tous les autres membres de sa famille furent déportés et assassinés par les nazis. Or, la pièce présente un pape Pie XII complice implicite de l'horreur en n'opposant pas de résistance ni de condamnation claire alors qu'il avait, semble-t-il, connaissance de ce qu'il se passait. La représentation est interrompue par des extrémistes catholiques vociférant leur colère contre la pièce : « sacrilège », « caricature », « interdiction » et même un terrifiant « sales juifs » !... Rachel, bouleversée, fuit sur les pavés mouillés de la ville. Alors qu'elle chute, une femme plus âgée l'aide à se relever. Il s'agit de Miriam, une italienne, fille d'Israel Zolli, le grand rabbin de Rome qui s'est converti en 1945 au catholicisme et a pris Eugenio comme nom de baptême en hommage au pape. Toutes les deux, elles vont retracer le parcours d'Eugenio Pacelli, de son enfance érudite à Rome jusqu'au conclave de 1939 l'appelant à la plus haute fonction de l'église catholique. Mais Pie XII est très vite emporté dans la tourmente de la guerre qui s'annonce. Le 24 aout 1939, il s'adresse au monde par la radio : « Par le sang du Christ, il est encore temps ! Rien n'est perdu tant que la paix subsiste. Par la guerre, tout peut être perdu ! ». Ses paroles se mêlent au vacarme métallique des chenilles des chars d'Hitler qui franchissent la frontière polonaise.Après une enquête précise débouchant sur deux tomes, les auteurs ont choisi de se placer au plus près de l'homme, dans l'intimité d'Eugenio Pacelli, devenu pape malgré lui. Ainsi tentent-ils de déjouer les partis-pris idéologiques de tous bords qui se disputent encore une vérité difficile à établir au sujet d'une des polémiques les plus sensibles de notre histoire !
C'est la première fois que je lis un titre de cette collection consacrée au plus grands papes de l'histoire comme Jean-Paul II ou Saint-Pierre par exemple. Je vais alors commencer par le plus controversé à savoir Pie XII surnommée le pape d'Hitler. Il lui est reproché d'avoir entretenu des relations diplomatiques avec l'Allemagne nazie en étant complaisant sur la génocide des juifs. Certes, il a dénoncé le communisme ou le nazisme mais dans une sorte d'ambivalence qui n'a pas plu. A noter que le Vatican était entourée par une Italie fasciste.
Evidemment, la réalité est bien plus complexe. Cette œuvre se veut comme une espèce de réhabilitation de ce personnage que l'on va découvrir au travers les yeux d'une jeune juive à savoir Rachel qui a assisté à une pièce de théâtre se terminant dans la confusion et la polémique en 1963 à Paris. Elle fait partie d'une famille qui fut déportée et n'a pas une bonne impression de ce pape.
J'aime bien les œuvres qui sortent des sentiers battus pour nous offrir une autre vérité qui peut être entendue par ceux qui ne sont pas totalement fermés. Une première partie fort réussie qui donne envie de poursuivre dans un second et dernier tome.