Cette lecture a commencé d'une façon surprenante: nous avons un gardien de but qui marque volontairement contre son camp lors d'une finale très importante pour tout un pays. C'est le coup de grâce!
Davodeau nous conte alors l'histoire d'une jeune footballeur à l'image de notre champion Zidane (dont le surnom est Titou à la place de Zizou) par le biais d'un flash-back. Le lecteur va ainsi comprendre ce qu'il s'est passé pour en arriver là.
Voulait-il là dénoncer les travers de la popularité à travers le football? Voulait-il dénoncer les fans de football adulant les sportifs comme des Dieux? Voulait-il dénoncer les manoeuvres des clubs? Il y a un peu de tout cela comme pour faire un pied de nez à toute cette absurdité qu'est le football roi.
L'humanité des personnages est touchante et on est vite pris par le jeu. Cela ne sera pas une bd qui fera date mais cela reste très agréable à la lecture.
yvantilleuil
Le 09/05/2005 à 09:07:17
On découvre le revers de la médaille du monde sportif et la bêtise humaine de (pseudos) supporters imprévisibles, aveuglés par un fanatisme risible. Une analyse touchante du monde du ballon rond et de la société en général, même si le réalisme et la crédibilité auxquels Davodeau m’avait habitué a tendance à faire défaut dans cet album où la représentation du foot tourne vers le fictif !
Les dialogues restent par contre crédibles et l’histoire admirablement narrée ! J’adore Davodeau, la simplicité touchante de ses récits et de ses personnages et cette petite touche d’humour qu’il dissimule dans la narration !
joky
Le 03/04/2003 à 16:07:37
Je précise que je n'ai pas lu les "2 premiers".
Davodeau m'étonnera toujours (dans le bon sens) de sa capacité à faire passer un message fort dans ces BDs. Ici, il ne faut pas se focaliser sur le foot, ce n'est PAS une BD de foot (même si le nom du héro à le même nombre de lettre que notre numero 10 national, qu'il s'appelle Titou à la place de Zizou, que le gardien de but est le clone de Bartez, qu'ils sont champions du monde et d'Europe etc ...).
Coté dessin, je ne suis pas très fan On ne peut pas dire que se soit franchement joli mais ce n'est pas le plus important.
Par contre, le "message" de Davodeau passe à merveille. Une critique acerbe et sans pitié de la médiatisation à outrance. Ses dérives, ses dangers ... bref le revers de la medaille en somme. Et là, le prix à payer un chèr surtout quand on connait le fanatisme de certains suporters de ce sport
Davodeau veut tellement faire passer son message que la fin ne me semble pas du tout crédible (on y crois vraiment, mais alors vraiment très mollement).
J'adore toujours autant Davodeau pour ses messages, pour ce qu'il a à dire et sa manière de le dire, par contre, pour le dessin ....
Signé Fufu
Le 18/12/2002 à 23:07:22
3e opus de la série "un monde si tranquille", "ceux qui t'aiment" est dans la même veine que les 2 premiers, à savoir un regard critique sur un aspect spécifique de la société moderne. Ici, les différentes utilisations de l'image d'une personnalité, et les dérives qui en découlent.
L'album se déroule dans le monde du football, mais cela aurait pu être n'importe quel monde médiatique (la chanson, le cinéma, la télévision).
Davodeau nous raconte avec son humour habituel deux histoires parallèles, l'une grave et absurde, l'autre futile et dérisoire, mais traitant toutes les deux du monde du football.
Ou plutôt un monde où il existe des "stars" et des fans.
Il ne s'agit pas d'une critique du sport, loin s'en faut. Et à son habitude, Davodeau refuse de nous présenter des personnages véritablement salauds, il nous fait apprécier n'importe quel individu, même si ses actes nous choquent.
C'est tout l'intérêt de la série "un monde si tranquille" : aborder avec détachement des sujets difficiles (l'extrême droite pour le 1er, la lutte pour l'emploi dans le 2nd, ici une compilation entre le fanatisme sportif, et l'exploitation outrancière d'un individu pour des motifs criminels).
Sans être particulièrement un chef d'oeuvre, ce nouvel album est tel son auteur : simple et intéressant.