D
ans ce recueil de nouvelles parues au Japon entre 2001 et 2002, l'aubergine est ici déclinée en autant de recettes qui deviennent prétextes aux rencontres entre personnes de différents âges et horizons tant au pays du soleil levant qu'en Andalousie.
L'aubergine n'est pas ce que l'on peut appeler un légume à l'image très attrayante. Pourtant Iô Kuroda, qui le décline sous toutes ses formes au sein d'histoires ordinaires, arrive à le transformer en un centre digne d'intérêt, métamorphosant ce cucurbitacée en élément actif du décor voire en personnage principal ! Des tranches d'aubergines en guise de tranches de vie où le légume devient l'alibi de rencontres entre protagonistes d'âges et d'horizons différents.
Le dessin s'inscrit dans le style manga que l'on retrouve dans bon nombre de la production nipponne, mais l'on peut regretter un trait qui devient hésitant quand il s'attaque à l'Andalousie. La proportion des personnages est maladroite et même si le dynamisme et le réalisme de la course cycliste sont très bien rendus, il reste comme un arrière goût d'approximatif que la saveur de l'aubergine peine à faire oublier. Néanmoins l'ensemble de l'album ne souffre pas de ce défaut qui est sans doute à mettre sur le compte de l'apprentissage.
L'ensemble est très cohérent et le fil rouge semble presque lier les différents acteurs en une famille universelle, dont l'aïeul commun serait le petit plaisir gastronomique lié à l'aubergine. Une idée originale qui participe à l'enrichissement de la culture manga.
Les avis
tarek
Le 06/02/2008 à 19:16:22
Cet album noir et blanc regroupe plusieurs tranches de vie de Japonais d’aujourd’hui, d’âges et d’horizons différents — serait-ce une mode au pays de Dragon Ball ? Un été andalou est une histoire où l’auteur s’est amusé à dessiner le déroulement d’une course cycliste. Celle-ci est suivie et commentée par une famille. Ce thème n’est guère passionnant si l’on n’est pas amateur de deux roues mais il convient de dire que cette séquence est illustrée à merveille avec un brio et une spontanéité qui font plaisir à voir ! D’ailleurs ce passage a été adapté en film d’animation tant la dynamique est présente dans chaque case et entre chaque planche. Les influences de Takahata et d’Otomo sont flagrantes dans cette course et sans doute aurez-vous envie de revoir les Triplettes de Belleville de Chomet après cette lecture.
L’aubergine revient à toutes les sauces et tout au long de la BD : cette omniprésence transforme lentement ce légume en protagoniste. L’auteur en fait un prétexte pour relier entre elles les aventures ordinaires qui arrivent à ses personnages, au demeurant attachants. A la fin du manga un bonus amusant fait un petit topo sur l’aubergine, son utilisation culinaire et son origine.
Iô Koruda est un auteur atypique dont le parcours est à l’image de son œuvre : chaotique et éclectique ! Il commence dans le métier après avoir gagné un concours puis à partir de 1994 il se consacre à Dainihon tengutô ekotoba, saga où les humains affrontent des créatures. Le grand Otomo remarquera même un de ses recueils de courts récits. D’une certaine manière, il représente la nouvelle génération d’auteurs manga dont les influences européennes et américaines sont encore plus palpables.
Christophe C.
Le 30/09/2007 à 11:03:22
Cette série en 3 volumes regroupes quelques tranches de vie de personnages quelconques mais intéressants. Globalement ces petites histoire classiques racontant des vie classique dans un monde classique mais autour d'un aliment particulier qu'est l'aubergine sont assez intéressantes sans pour autant être extraordinaire. La présence d'élipses un peu abruptes rend certaines histoires assez difficiles à lire mais d'une manière générale c'est assez intéressant bien qu'inégal.