Résumé: Daikichi, un jeune célibataire de trente ans, découvre à la mort de son grand–père que celui-ci a eu une petite fille d'une union tardive. La mère ayant disparu, la petite se retrouve seule et personne ne veut la prendre en charge. Contre toute attente, Daikichi se propose. Voilà donc le jeune cadre en charge d'une petite fille de six ans dont il ne connaît rien. Touché par le sort de cette fillette discrète et solitaire, Daikichi va bouleverser toutes ses habitudes de vie pour trouver le temps de rendre son sourire à la petite, et peut-être retrouver sa mère volatilisée.
L
e jour des funérailles de son grand-père, Daikichi, 30 ans, célibataire, apprend avec stupéfaction que celui-ci a une fillette de six ans, prénommée Rin et visiblement abandonnée par sa mère. Voyant que personne ne désire se charger de cette enfant renfermée, il décide de s’en occuper malgré son absence totale d’expérience. Son quotidien change alors radicalement et de nombreux défis s’amoncellent. A commencer par jongler entre ses horaires de travail et ceux de la garderie où il dépose Rin chaque jour. Obligé de faire quelques efforts, il découvre qu’élever un gamin n’est pas si facile et demande de multiples attentions. Il s’interroge aussi sur cette mère disparue que la petite affirme n’avoir jamais vue et dont il ne possède que le prénom inscrit sur un carnet de santé.
Classé parmi les meilleurs josei en 2007 et 2008 au Japon, Un drôle de père aborde un sujet peu courant, celui de la monoparentalité masculine. Car si Daikichi n’est pas le géniteur de Rin, c’est lui qui la prend en charge et connaît tous les tracas liés à son éducation. Totalement démuni, comme peuvent l’être beaucoup d’hommes lorsqu’ils deviennent père, il est confronté à une série de problèmes du quotidien, de l’enfance et de la situation singulière propre à la fillette. Avec justesse et sincérité, Yumi Unita montre comment il s’adapte, tente de se débrouiller et de réagir au mieux face à des défis inédits. Elle s’intéresse également aux réactions de Rin et à la façon dont elle perçoit sa nouvelle existence ainsi que l’absence de ses parents. Les situations présentées ont un goût authentique et les interrogations des personnages ou leurs observations sonnent vrai, ce qui souligne le réalisme de l’intrigue. Le lecteur plonge ainsi d’autant plus facilement dans une histoire prometteuse. Par ailleurs, le dessin dépouillé de la mangaka et son trait simple qui marque les expressions de manière convaincante accompagne agréablement l’ensemble.
Ce premier tome augure d’une série intéressante dans laquelle la fraîcheur et un zeste d’humour se marient harmonieusement avec le sérieux du propos. A découvrir !
Les avis
Erik67
Le 26/11/2020 à 17:43:54
J'aurais sans doute plus apprécié si on ne tombait pas dans le sensationalisme de façade. Fallait-il absolument que ce célibataire de 30 ans soit amené à prendre soin d'une petite fille de 6 ans qui se trouve être sa propre tante (c'est à dire la fille d'un grand-père récemment disparu) ? Cela fait un peu bizarre comme une sorte de relation presque incestueuse dans un Japon équivoque.
Pour autant, le dessin semble très appliqué ce qui concourt à rendre la lecture plutôt agréable. Au-delà de cet aspect purement graphique, on suit pas à pas les étapes d'une paternité peu évidente. Qu'il semble plutôt difficile d'élever seul un enfant ! Si seulement, la société pourrait en prendre conscience en aidant toutes les personnes en situation de famille monoparentale. La pauvreté disparaîtrait sans doute. Car, c'est la véritable paupérisation de la société de demain.
Ce roman graphique qui ne brade ni les décors, ni la densité de ses personnages est sans doute à découvrir. Le thème aurait sans doute mérité mieux mais il a déjà le mérite d'exister.