Info édition : Noté "Première édition". Avec jaquette à rabats comprenant un vernis sélectif sur le 1er, 4e plat et le dos. Format 190 x 250 mm.
Résumé: « Je m'appelle Koridwen. Ce rendez-vous, j'y vais pour savoir qui je suis. »
Menesguen, un hameau en Bretagne. Suite aux ravages du virus U4 qui a exterminé en dix jours toute la population, Koridwen se retrouve seule et désespérée dans la ferme familiale. Avec l'aide du vieil Yffig, elle a inhumé sa mère et les huit autres habitants du coin. Et lorsqu'Yffig est mort, Koridwen l'a enterré lui aussi, en attendant son tour. Mais son tour ne vient pas. Étrangement, beaucoup des adolescents de son âge semblent avoir survécu. Avant de mourir, sa mère lui a confié une enveloppe laissée par sa grand-mère, à ouvrir le jour de ses quinze ans. Cette lettre, qui parle d'un long voyage et de mondes parallèles, fait étrangement écho au message reçu sur son jeu en ligne préféré, « Warriors of Time ». Un message où le mystérieux Khronos lui donne rendez-vous à Paris avec les autres experts du jeu, qu'elle n'a jamais vus en vrai... Intriguée, Koridwen, qui songeait à en finir de la vie, décide d'aller chercher son cousin Max, dans son institut pour jeunes handicapés, et de se rendre avec lui en tracteur à la capitale...
U
tretch, 4ème génération, aujourd'hui plus connu sous le code U4.
Taux de contagion : 98%
Taux de mortalité : 90%
Population épargnée : tous les humains entre 15 et 18 ans.
En dix jours, ce nouveau virus a mis à genoux le pays. Tandis que les adolescents survivant s'organisent comme ils peuvent, les adultes restants tentent de reprendre le contrôle et de mettre de l'ordre dans ce qu'il subsiste de la société.
Parmi les rescapés, des joueurs de jeux vidéos et notamment ceux de Warriors of Time (WoT) dont le maître du jeu a donné rendez-vous à tous les niveaux experts le 24 décembre à minuit, à Paris. Yannis le marseillais, Stéphane la lyonnaise, Jules le parisien et Koridwen la bretonne sont de ceux là...
Bien avant le COVID-19 (les romans sont sortis en 2015) la littérature jeunesse, par le biais de quatre romancières et romanciers jeunesse, avait offert une série mettant en scène une contamination du territoire à grande échelle. Plus que cette trame, c'est la polyphonie des tomes qui est novatrice : un roman par autrice/auteur, centré sur un personnage qui croisera un des trois autres puis les deux derniers avant un point d'orgue. Aussi, lorsque les éditions Dupuis ont l'idée d'une transposition en bande dessinée, qui mieux que le duo Denis Lapière - Pierre-Paul Renders pour s'y atteler. Déjà connus pour leur série à multiples entrées, Alter Ego, les scénaristes ont entamé dès 2018 l'adaptation de ce succès de librairie. S'ils ont repris le principe des quatre volumes à parution simultanée pouvant être lus dans l'ordre de son choix, ils proposeront un cinquième opus inédit, intitulé Khronos, attendu pour mai 2022. La partie graphique revient quant à elle à Adriàn Huelva (dessins) et Amparo Crespo (couleurs).
Alors que le contexte - une catastrophe à grande échelle entraînant la disparition des adultes - rappellera évidemment l'intrigue de Seuls (de Vehlmann et Gazzotti, déjà chez Dupuis), le traitement est bien différent. Chaque opus est centré sur un protagoniste qui va essayer de survivre en plus de décider s'il se rend au rendez-vous fixé par le maitre du jeu de WoT. Croire ou non à la possibilité de changer le cours de l'histoire n'est pas le seul problème auquel les adolescents vont faire face. Bandes organisées et rivales, résidu d'autorité qui abuse de son pouvoir, recherche de but en s'adaptant à ce nouveau monde... Les défis sont nombreux. Exacerbé par les thèmes propres à l'adolescence, l'amitié et l'amour en tête, leurs émotions et leurs choix relèguent presque le nœud de l'intrigue au second plan.
La caractérisation des personnages étant réussie, certains plus sympathiques que d'autres mais tous attachants, il est aisé de suivre les pas de ces adolescents livrés à eux-mêmes. Les (re)croiser ou les découvrir via le prisme d'une autre histoire enrichit la trame principale tout en entretenant le mystère tout en participe pleinement à l'immersion. Si le graphisme d'Adriàn Huelva, mêlant les inspirations franco-belge, manga ou comics, risque de bousculer les adeptes de la ligne claire, sa prestation est à saluer. Un style fluide, une mise en page sobre et efficace et une coloration qui accompagne les changements d'ambiances sans écraser le dessin. Force est de constater que le travail abattu est dantesque, plus de cinq cents planches pour ces quatre premiers titres, sans baisse de niveau.
Adaptation savamment orchestrée, U4 possède de nombreux atouts pour plaire au plus grand nombre. Son rythme, son originalité de traitement - à défaut d'avoir un contexte aujourd'hui innovant -, sa tension ainsi que son format font de cette lecture une belle découverte qui donne envie d'être déjà en mai pour l'épilogue.
La preview
Les avis
Erik67
Le 02/06/2022 à 07:58:04
On ne pourra pas accuser cette série d'opportunisme car elle est parue en 2015 soit 5 ans avant l'apparition du COVID 19. Mais bon, on peut dire que les auteurs avaient du flair et un bon sens de l'anticipation. Je me rappelle juste un détail où le COVID avait épargné les plus jeunes en ne touchant que sévèrement les adultes ainsi que les personnes âgées.
Dans ce tome parue d'ailleurs en même temps que les autres, on suit le parcours de la bretonne Koridwen qui semble voir un mélange de croyances entre la magie celtique et la religion catholique. C'est également dans ce tome que sera dévoilé un indice de la plus haute importance concernant le voyage dans le temps.
Il y a également cette relation avec son cousin Max, un jeune géant retardé, qui est assez attendrissante rendant ce personnage féminin assez sympathique et humaine là où Stéphane était plus coriace. Bref, avec son tracteur, elle décide de rejoindre la capitale afin d'éviter toute la violence des ados du coin qui ne reculent devant rien.
Bref, un tome intéressant avec un bon rythme et qui creuse une intrigue haletante.