Le 04/09/2020 à 14:56:17
Il y a deux façons de réagir par rapport à cette pièce de théâtre à succès de l'écrivain mahorais. La première est l'indignation par rapport à un sujet sacré qui fait une véritable offense à la religion. Ce qui est moqué là a valu pour moins que cela de sanglants attentats dans notre pays il y a quelques mois. Pas d'amalgame. Nos chances pour la France n'apprécieraient pas. Inutile de souffler sur les braises. Il est question d'un cadi qui cache en réalité des capotes sous son turban car il aimait bien avoir une cinquième femme. On ne rigole pas avec la religion. Sic. La seconde réaction à l'opposé serait de rire de cette comédie corrosive qui aborde avec une certaine légèreté et fantaisie les thèmes suivants dans la société de Mayotte rattachée à la République : la place de la femme, la polygamie, le voile, la contraception. Ainsi, on apprendra qu'à Mayotte, 60% de la population a moins de 20 ans et que les écoles sont surpeuplées. Par ailleurs, le SIDA progresse. Cette oeuvre semble dénoncer l'hypocrisie dont font preuve ces religieux. La dérision est accentuée par un dessin à la Gotlib. Il faut savoir que cette île de l’océan Indien est le plus musulman des départements français. Entre l’école laïque et la mosquée, la majorité des habitants pratiquent leur religion en accord avec les lois de la République. Tolérance et respect de chacun semblent être la règle sur cette île. Pour que l’île devienne un département français, les Mahorais ont quand même dû faire quelques concessions avec leurs traditions et se couler dans le moule de la laïcité. L’âge légal du mariage a été relevé à 18 ans et la polygamie a été interdite en 2004. Bref, cette bd nous en apprend beaucoup sur le 101ème département français.BDGest 2014 - Tous droits réservés