Résumé: Au Venezuela, le Tueur a temporairement fait alliance avec les Cubains et leurs intérêts, incarnés par la voluptueuse Katia. Il mène une campagne d'assassinats ciblés contre la junte militaire, afin de provoquer le retour du président élu. Quelque chose comme une croisade pour une juste cause, bien peu dans la nature du Tueur ! Qu'est-il donc arrivé à l'exécuteur sans pitié ? Le fait d'avoir un enfant a-t-il finalement transformé son regard sur le monde ? Ou bien est-il simplement amoureux et manipulé par son ensorcelante Cubaine, comme le lui souffle Mariano, son éternel contact dans les milieux mafieux ?
A
llié temporaire des autorités cubaines, le Tueur se trouve au Venezuela afin d’y mener une campagne de déstabilisation musclée contre la junte militaire au pouvoir et favoriser ainsi la libération du président illégalement emprisonné. Au-delà des apparentes considérations politiques, quelles sont les réelles motivations des commanditaires ? Les velléités affichées par Cuba de mettre fin au blocus économique imposé par les USA ne seraient-elles pas les vraies raisons de toute l’affaire ? Le Tueur n’a-t-il pas mis les pieds dans une intrigue internationale qui risque de lui être fatale ?
Le personnage sans nom, né de la collaboration inspirée du tandem Jacamon/Matz, continue son périple américain sur fond d’enjeux financiers majeurs liés à la découverte d’un gisement pétrolifère d’importance. Dans ce deuxième cycle d’un des plus gros succès commerciaux parus chez Casterman, le scénariste semble vouloir faire évoluer son personnage afin de le sortir d’un schéma qui, à la longue, aurait pu s’avérer routinier. Depuis le début de ses aventures, le Tueur enchaîne les contrats et nous fait partager ses réflexions implacables sur l'Homme ou, plus globalement, sur la façon dont le monde tourne. Désormais, il s’interroge également sur le sens des missions qui lui sont confiées, ainsi que sur leurs implications politiques. Néanmoins, il ne faut pas conclure hâtivement que le personnage central a modifié en profondeur sa façon de voir les choses. Non, il reste un professionnel froid et ce qui l’intéresse en priorité, c’est de sauver sa peau. Toutefois, il y a quelques tomes, l’introduction d’une concubine et d’un enfant lui permet de gagner en profondeur et révèle ainsi une légère faille chez cet antihéros. Le tableau ne serait pas complet sans l’apparition de l’un des protagonistes récurrents de cette série : Mariano. Le temps d’un intermède canadien où le Tueur accompagne le vénézuélien, Matz éloigne le lecteur de l’intrigue principale avant de l’y ramener efficacement, lors d’une dernière scène au cours de laquelle tout laisse à penser que le personnage principal se dirige droit dans un piège.
Au niveau du dessin, le coup de crayon caractéristique de Luc Jacamon est reconnaissable au premier regard. Son trait semi-réaliste participe grandement au charme qui se dégage de cette série. L’auteur alterne habilement les effets afin d’esquiver une lassitude du lecteur. Ainsi, la trouvaille du miroir brisé très présente lors des précédentes réalisations – d’où l’impression de mouvement et d’accélération lors des quelques scènes d’action - est ici remplacée par des cases plus sobres qui n’en restent pas moins fort réussies. Sur le plan de la mise en page, on regrettera juste l’absence du cartouche final sur lequel il est écrit "À suivre". Du coup, l’Ordre naturel des choses pourrait passer pour une fin de cycle quelque peu abrupte.
Ce huitième tome d’une série largement plébiscitée se situe dans la droite ligne des opus précédents : les aficionados y trouveront leur compte, tandis que les nouveaux lecteurs devraient se jeter avidement sur les cycles déjà parus. Un thriller des plus captivants !
Les avis
TDH75
Le 03/10/2021 à 22:29:20
« Le tueur, volume 8, le commun des mortels » relance la machine en rendant (enfin !) un peu plus explicite ce jeu à trois pays convoitant un forage pétrolier synonyme d'indépendance énergétique et financière pour Cuba ennemie de longue date des USA.
Vampirisé par la belle cubaine Katia qui lui a promis une vague immunité, le tueur a lui choisi son camp mais joue astucieusement pour ne pas se mettre ses ex-clients américains à dos.
Sa stratégie pour survivre : jouer sur les deux tableaux !
Construit sur un scénario géopolitique bien trouvé, cette nouvelle série prend un tout autre relief et sort un de son quotidien cet homme solitaire radotant ses théories sur un Occident manipulateur et oppresseur du Tiers Monde riche en ressources énergétiques mais trop gangréné par la corruption pour les exploiter.
Critique complète ici : https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2021/10/le-tueur-volume-8-lordre-naturel-des.html
kurdy1207
Le 18/02/2020 à 21:53:32
La sortie du tueur et de Mariano dans la ville de Montréal au Québec me fait un peu penser au film « Pulp Fiction ». Les propos de Matz sur les québécois sont, je trouve, vraiment limites mais bien dans le ton de cette série. On adhère ou pas aux différentes visions de l’auteur sur les peuples, elles ont le mérite de faire rire ou sourire.
Le fil conducteur est toujours lié au pétrole au large de Cuba. Les manipulations américaines sont au plus fort mais les cubains ont du répondant.
Nous avons encore droit à un très bon tome et je trouve ce deuxième cycle vraiment excellent avec le dessin de Jacamon qui s’améliore d’album en album.
cachou
Le 26/08/2011 à 16:43:44
La série à pris une autre tournure, jusqu'à présent on voyait le tueur qui exécutait des contrats sans poser de question, alors que depuis qu'il à fait l'erreur d'éliminer la bonne soeur, il se retrouve mélé à un conflit politique.
Sinon toujours aussi bon.
jboss
Le 10/09/2010 à 12:28:51
Dans les séries BD les auteurs sont souvent confrontés au même problème: vivre de leur succès en faisant de neuf. Et là, je suis désolé, mais on a l'impression d'une boucle, cet album ressemble trop aux autres et il n'y a pas d'idée pour nous donner du neuf. Entre ses cibles, sa conjointe, son enfant, les commanditaires, cela tourne en rond. On alors qu'il faudrait savoir arrêter une série, faire mourir le héros puis stop. J'ai acheté cet album parce que j'avais les autres, mais le prochain, je le laisse en rayon.
ppierre
Le 29/08/2010 à 18:59:09
Ce 8ème album reste à lire absolument compte tenu de la qualité du premier volet qui fait que l'on ne peut passer à côté, et même si l'effet découverte des premiers volumes n'opère forcément plus de la même manière et le 10 globalement attribuable aux tomes 1 à 5 peut être un peut réduit la série reste de très grande qualité, toujours très bien documentée et donc crédible. Ainsi la facilité du tueur a remplir ses missions doit être comprise comme du professionnalisme. Pour mettre un petit bémol, je regrette que les découpages de cases me semblent finalement plus conventionnels dans ce dernier album.
Hugui
Le 22/08/2010 à 20:46:37
Le Tueur est maintenant chargé de famille, donc plus vulnérable. Aussi veut-il sortir de son métier en ayant soldé tous ses comptes. Pour cela il est obligé d'aller au bout du travail demandé par ses commanditaires en essayant de ne pas se trouver pris au piège. Et s'il continue de philosopher sur le thème "tous pourri" pour ne pas avoir de remord de ses actes, il faut bien qu'il comprenne le sens de tout ça s'il veut trouver la sortie sans dommage.
Toujours plaisant à lire, toujours cette mise en scène réussi, mais on ne voit pas comment le Tueur peut sortir de ce piège infernal. Et nous aussi on a l'impression que c'est sans fin et que l'histoire ne va jamais se terminer. Un album de transition à suivre donc, que j'aurais préféré lire en intégrale.
madlosa
Le 09/07/2010 à 18:01:34
Le tueur essaie de se sortir du guêpier dans lequel il est tombé en assassinant Madre Luisa. L'imbroglio dans lequel il s'est trouvé embarqué par la force des choses le met au centre d'intérêts économiques et politiques énormes. Entre Cuba et la belle Katia, le Vénezuala et les Etats Unis qui veulent mettre la main sur un gisement d'or noir, sa tâche est compliquée. Depuis peu, il se met à tuer pour sauver sa peau, et notre tueur n'aime pas cela, d'autant que maintenant il a un fils. Le scénario est toujours aussi costaud et nous offre une mise en page soignée par d'excellents dessins. Les dialogues édifiants, marque de fabrique de la série, maintiennent "le tueur" au dessus du lot des autres séries politico policières.
BIBI37
Le 01/07/2010 à 22:45:31
Album remarquable pour les fans de la série.
On regrettera parfois des dessins un peu brouillons mais le scénario et l'atypie du pesonnage principal suffise à notre bonheur.
A découvrir sans attendre.
Bonne série.
8/10.