Info édition : Noté "Première édition". Vernis sélectif sur la couverture et le 4e plat.
Résumé: Imaginez un type qui se réveille au petit matin sur le port de San Francisco avec une blessure à la tête, un flingue à ses côtés et le cadavre d'une fille quelques mètres plus loin. Même s'il est sonné et a mal au crâne, il comprend immédiatement qu'il est mal et qu'il va avoir les flics sur le dos. Il a intérêt de se barrer vite fait... Mais pour aller où ? Il ne se souvient ni de son nom, ni du moindre détail de sa vie. Le voilà obligé de fuir la police tout en menant une enquête sur lui-même. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il va aller de surprise en surprise...
M
ilton n'avance pas et même ce qu'il a découvert depuis son retour à New York ne l'aide guère. Bien décidé à combler les trous qui plombent sa mémoire, il n'hésite pas à remuer ciel et terre pour en apprendre plus sur sa vie et ses activités. Mais aura-t-il le temps d'obtenir des réponses avant que Aaron et Cahal, les flics de San Francisco, ne lui mettent le grappin dessus ou que les truands lancés à sa poursuite ne le retrouvent ?
Développant l'univers graphique original et marquant mis en place dans Gila monster, Pascal Regnauld enfonce encore le clou. Dans un décor essentiellement urbain et réaliste, son trait fait la part belle aux gueules patibulaires, qu'elles soient de policiers ou de gangsters. À la fois classique et moderne, son dessin s'éloigne du style de Canardo pour offrir des planches tout en ambiances. Variant au gré des séquences, la colorisation retenue, une trichromie (noir-blanc-ocre ou noir-blanc-bleu) contribue à cette sensation. Enfin, sans nuire à la lisibilité les compositions variées encouragent l'immersion, le regard scrute chaque case comme le tueur chaque recoin, et soulignent à merveille la tension qui va crescendo.
En effet, l'étau se resserre doucement mais sûrement autour de Milton. Roger Seiter prend un malin plaisir à jongler entre les trois fils narratifs mis en place - le tueur, les flics et la mafia - pour garder sans cesse son personnage sous pression. S'appuyant sur une narration en voix off, l'auteur de Fog rend le lecteur omniscient et parvient, malgré l'évidence de l'inéluctable issue, à l'hypnotiser du début à la fin. Avec le savoir-faire qu'on lui connait, le scénariste avance ses pions et sème les indices. Détails anodins, grosses coupures, fausses pistes, meurtres par balle, tous les ingrédients sont réunis et s'imbriquent avec fluidité. En amoureux des polars, l'auteur alsacien construit une intrigue captivante jusqu'à son dénouement et rend, par la même occasion, un bel hommage à ses inspirations.
Implacable et sombre, Combien de temps un homme peut-il survivre sans respirer ? conclut magnifiquement un diptyque de haute tenue qui mérite sa place parmi les meilleurs titres du genre.
Les avis
Yayayoute
Le 04/11/2016 à 09:22:20
Tome 2. Combien de temps ...
Grande constance dans la qualité du graphisme et des couleurs bien adaptées à du "noir". Le scénario tient bien la route, s'appuyant sur des traumatismes typiquement américains : l'activité mafieuse, les oppositions chroniques des forces de l'ordre et ... un peu de l'assassinat de JFK.
On en voudrait encore plus tellement cette BD vous accroche, mais la fin proposée est logique pour un tel sujet.
(Au fait, c'était bien un "méchant").
Chapeau aux auteurs.