L
es triplées Marui en font voir de toutes les couleurs à leur entourage, à commencer par leur père, leurs professeurs et leurs camarades de l’école Kamohashi. Chacune a un caractère bien particulier mais toutes sont affligées d'obsessions. Mitsuba, qui se veut la plus mature, est sadique et ne cesse de proclamer haut et fort que Shin’ya, l’idole de la classe et élève modèle n’est qu’un pervers. Et il faut dire que le pauvre garçon se retrouve sans cesse dans des situations qui prêtent à le croire, à cause de son copain Yûdai, véritablement obnubilé par les petites culottes. Futaba, la sœur sportive, ne brille guère par son intelligence mais est monomaniaque des fortes poitrines. Quant à Hitoba, sous ses dehors calmes, elle cache un goût immodéré pour les revues adultes…
Annoncé par l’éditeur Doki Doki comme « une parodie cinglante des séries mignonettes », Les Triplées prétend faire pénétrer le lecteur dans la vie trépidante et farfelue d’un trio pas comme les autres. Et effectivement, les gamines Marui s’avèrent particulièrement déjantées, multipliant les situations humoristiques les plus saugrenues. Pourtant l’ensemble de ce deuxième tome, composé de dix-neuf chapitres formant autant de saynètes, ne tourne qu’autour des mêmes thèmes redondants : dessous apparaissant sous les jupes plissées, gorges bien nanties, obsessions et désirs de tout un chacun. Cela va jusqu’au hamster répondant au nom de « Téton ». Un énième degré est nécessaire pour réellement se fendre d’un sourire d’un gag à l’autre, tant l’ensemble devient rapidement plat et sans saveur, si on n’est pas adolescent en pleine montée d’hormones… Le dessin de Sakuraï Norio prend plaisir à donner vie aux personnages et à souligner à loisir certains détails qui se veulent appétissants ou croustillants mais qui finissent par lasser par leur répétition ou, simplement, en raison d'une mise en scène parfois ridicule et insipide. Pas toujours assuré, son trait fin emprunte avec relativement de succès à tous les canons du kawaï. Pour mieux s'en moquer ? Peut-être, néanmoins sans brio.
Vite lu et aussi rapidement oublié, Les Triplées est à réserver aux jeunes en recherche de rires et sensations émoustillantes à peu de frais. Les autres s'en passeront.