B
enoît est un petit garçon qui, en jouant aux corsaires de l'espace, se retrouve projeté dans un univers parallèle où les fleurs rigolent bêtement, les pirates vont à pied aborder des maisons pour y boire du chocolat, les insectes torturent les passants rétrécis en les obligeant à jouer au poker ou à tricoter des écharpes, où le sous-sol est gonflable et plein d'autres bizarreries. Benoît semble être la seul être sain d'esprit au milieu de créatures complètement loufdingues, ce qui le motive à rentrer rapidement chez lui. Il s'associe à Bob, le savant sans tête et à Bisou, le loup au QI proche du zéro absolu pour une quête sans retour totalement déjantée.
Dans ce deuxième volume, le trio, auquel s'est ajouté Madeleine, une petite fille qui a perdu la mémoire, a trouvé un moyen de renvoyer le héros vers les siens : un gros canon, la mégacatapulte. Malheureusement, celle-ci est victime d'une avarie technique trop compliquée à résoudre pour son concepteur : il manque une pile. Le quatuor part alors en ville chez un marchand de piles qui n'a pas été livré depuis 12 ans (mais ce n'est pas grave puisque personne ne lui en achète), qui les renvoie chez le fournisseur de piles pour les marchands de piles, lui-même à court, qui les invite à aller à l'usine. Laquelle se situe au bout du monde. Le petit groupe s'embarque donc (à pied, en bateau sauteur, en sac à hélice, en jardin volant...) pour un long voyage au pays de l'absurde.
C'est une bonne surprise de découvrir une suite trois ans plus tard à cet Alice au Pays des Merveilles moderne qu'est Tralaland. Libon réussit à nouveau à emmener ses lecteurs dans son monde déjanté à travers un scénario cohérent et un dessin rond et coloré qui lui donne toute sa saveur. A priori destinés à un public jeunesse, la truculence et le second degré de cette œuvre loufoque seront appréciés des lecteurs plus âgés.
Tralaland se révèle une cure d'imaginaire jubilatoire, à déguster durant les mornes soirs d'hiver ainsi que tous les autres jours de l'année, un album à rire, à sourire et pour se souvenir des contes merveilleux de l'enfance.