Résumé: 1990. Jim habite désormais une ferme au cœur du Kansas avec sa femme.
Mais ce nouveau bonheur n’apaise pas pour autant les blessures du passé, et ses interrogations sur son frère Joey ne cessent de le hanter : qu’est-il devenu ? Où est-il ? Est-il toujours en vie ? De son côté, Joey, qui a été adopté par un couple de Mexicains et vit toujours dans la petite ville de Cowpoke Canyon, se pose les mêmes questions. Un nouveau cycle tout aussi rythmé et touchant que le précédent pour parler de la fraternité après plus de sept décennies de séparation.
D
ans les dernières planches du premier tome, Lisa, la jeune fille attachée aux soins des tout-petits, a été arrachée au convoi par le suzerain brutal d'un patelin poussiéreux. Au même endroit, Joey, le petit frère du héros, éternel affamé, disparaissait se rassasier dans une chaleureuse famille mexicaine.
Forts du succès de leur diptyque initial dévoilant un pan totalement occulté de l'Histoire des États-Unis, la déportation massive d'enfants vers l'Ouest, Philippe Charlot et Xavier Fourquemin ouvrent un second cycle centré sur deux personnages abandonnés sur le chemin. Hélas, la curiosité qui entourait la série n'opère plus car ce volume n'apporte pas grand-chose sur le sujet de la traite des gamins ni sur le sort cruel de Lisa qui semblait scellé dès son « adoption ». Il ne reste plus qu'un sentiment de révolte, très vite atténué par le traitement édulcoré de la tragédie des deux orphelins. Ceux-ci échappent provisoirement à leur destin, mais dans des conditions rocambolesques difficilement crédibles. Autre détail, les séquences narratives se déroulant en 1991, à l'instar de Jim, demeurent du remplissage. Dans Harvey, elles avaient l’intérêt de donner une autre version de l'abandon, celle des mères, mais ici, rien de neuf, juste un faux suspense qui ne laisse que peu d'illusions sur le dénouement de cette escapade. Néanmoins, cet improbable road-movie à l'aube de la Grande Dépression continue de séduire car il est difficile de ne pas s'attacher à ces petits héros victimes d'un monde d'adultes veules et stupides. À mi-parcours, abandonnant le thème du train, Lisa ouvre une porte vers un autre aspect passionnant de cette époque, l'univers caché des hobos, les vagabonds du rail avec leurs codes, langue et coutumes.
Avec ses décors soignés et réalistes, c'est toute l'Amérique paupérisée de Charlot, dure et sans pitié pour les faibles, que Le train des orphelins ressuscite avec émotion. Dommage que des longueurs et des gags répétitifs viennent gâcher ce qui aurait pu être une formidable épopée.
Lien vers la chronique du T1
Lien vers la chronique du T2
Les avis
Sand.
Le 06/07/2013 à 21:06:46
On tourne un peu en rond dans cet opus, moins prenant que les précédents. Il permet juste de patienter avant le dénouement dans le prochain tome... à suivre donc...